Attentat raté de Notre-Dame: les principales accusées condamnées à 25 et 30 ans de prison

Au bout de 10 heures de délibéré: les deux principales accusées du commando qui avait tenté de faire exploser une voiture ont écopées de 25 et 30 ans de réclusion criminelle. Aujourd'hui âgées de 22 à 42 ans, les accusées sont soupçonnées d'avoir voulu lancer des attaques terroristes, en suivant les consignes de Rachid Kassim, propagandiste du groupe Etat islamique (EI) et inspirateur quelques semaines plus tôt de l'assassinat d'un policier et de sa femme à Magnanville, dans les Yvelines.
Inès Madani et Ornella Gilligmann ont tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, devant des restaurants situés près de Notre-Dame de Paris, en tentant de l'incendier avec du gasoil. Seul le choix de ce carburant, difficile à enflammer, a permis d'éviter l'explosion. C’était la première fois que des femmes comparaissaient devant la cour d’assises spéciale, jugées pour des faits de terrorisme.
"Sous le choc"
La salle d’audience était comme tétanisée à l’annonce des condamnations. 30 ans de réclusion criminelle pour Inès Madani, qui vacille dans le box des accusés. Durant les trois semaines d’audience elle n’avait presque jamais affiché d’expression.
A ses côtés Ornella Gilligman, mère de famille de 32 ans, s’effondre: sa peine de 25 ans de prison... Son avocat lui tient la main, il est abasourdi, "sous le choc" dit-il même à la cour.
Sur les bancs du public, un silence, lourd. La mère de Sarah Hervouet essuie ses larmes. Sa fille pour avoir attaqué un policier au couteau écope d’une peine de 20 ans de prison. D’abord impassible, la jeune femme aussi craque.
Des peines conformes aux réquisitions du ministère public, pour qui les accusées sont "devenues le visage du djihadisme au féminin". Toutefois aucune période de sûreté n’a été prononcée. Les accusés ont 10 jours pour faire appel de cette décision.