"Un grand merci" à Gisèle, 10.000 personnes dans la rue pour soutenir la victime des viols de Mazan

Alors que le procès des viols de Mazan est suspendu, au moins, jusqu'à lundi, 10.000 personnes se sont rassemblées dans les rues des grandes villes françaises pour apporter leur soutien à Gisèle, principale victime dans l'affaire.

Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Rennes... Dans la quasi-totalité des grandes villes françaises, des rassemblements, auxquels ont participé 10.000 personnes au total, ont eu lieu ce samedi en soutien à Gisèle Pelicot et aux victimes de violences sexuelles. La sexagénaire est entendue dans le procès des viols de Mazan, dans lequel 51 hommes, dont son ex-mari, sont jugés, accusés de l'avoir droguée et violée.

La principale victime est devenue, depuis l'ouvertue du procès il y a deux semaines, la figure de proue des victimes de viol et de soumission chimique, refusant le huis clos lors des audiences, avec un leitmotiv : "La honte doit changer de camp".

Gisèle admirée pour son courage et son dévouement

À Montpellier, les manifestants étaient plusieurs centaines. Devant l’opéra Denis, 60 ans et sa file de 15 ans ont écouté les prises de paroles, tous les deux très touchés par l’histoire de Gisèle: "C'est une horreur, c'est une abomination. Il faut que ça s'arrête à un moment donné, donc il faut descendre dans la rue. Moi, en tant qu'être humain, en tant qu'homme et en tant que papa."

"Pour Gisèle, on est toutes et tous avec elle. C'est hyper choquant, je ne savais pas que c'était possible d'être pervers à ce point-là. Quand on a une femme, on est censé l'aimer, la chérir juste ne pas faire ça", a ajouté sa fille.

Cette affaire a même poussé dans la rue des personnes qui ne sont pas des habitués des manifestations. Alexis, 30 ans, en fait partie. Cette fois, il est venu "un peu sur un coup de tête". "J'éprouve un grand sentiment de colère. En tant qu'homme, je me sens honteux, je me sens dégradé par ce genre d'actions de la part d'autres hommes. C'est de la sauvagerie", a-t-il insisté.

De colère et de la gratitude aussi pour Virginie, 43 ans, qui salue le courage de la victime: "Le courage qu'elle a, la détermination et le fait d'oser justement à ouvrir le procès, pas en huit clos, mais en public. Moi elle m'épate. Vraiment un grand merci à elle et que cette horreur serve aux gens."

Elle espère que l’exemple de Gisèle Pélicot aidera d’autres victimes d’abus sexuels à témoigner. Au cours de l’année 2023, 114.000 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées par les services de sécurité selon les statistiques du ministère de l'Intérieur publiées en mars 2024.

Estelle Henry (avec T.R.C.)