Un "simulacre de noyade" dans une école de police fait polémique

Des exercices choquants dans une école de police, à Oissel (Seine-Maritime), ont été condamnés par la direction de la police nationale ce mercredi et une enquête a été ouverte par l'IGPN. Un instructeur est suspendu pour avoir soumis des élèves à un simulacre de noyade vendredi dernier.
La direction a été alertée par des vidéos d'élèves, des images que BFMTV a récupérées et diffusées. Selon Le Parisien, 42 vidéos de cet exercice ont été filmées et 30 recrues toutes volontaires -qui auraient signé une décharge- y ont participé.
Sur ces images tournées en formation vendredi, on peut voir un élève paniquer sous les ordres de ses instructeurs quand un encadrant lui maintient un t-shirt noir autour de la tête et qu'un deuxième lui verse dessus une bouteille d'eau. L'élève suffoque, visiblement tétanisé par l'impression d'être noyé, et tente d'arracher le tissu détrempé. Il reçoit même un coup de poing dans l'estomac sous le regard de ses camarades.
On peut voir d'autres élèves soumis aux mêmes méthodes violentes. La technique est aussi employée sur un élève cagoulé avec un camarade porté sur le dos.
Gérald Darmanin condamne
Des exercices violents qui s'apparentent à un "simulacre de noyade", un supplice reconnu comme méthode de torture par les Nations Unies. La direction de l'école de police d'Oissel a déclenché une enquête administrative à l'encontre d'un instructeur vendredi, le jour où ces exercices se sont déroulés.
Interrogé sur France 2 ce jeudi matin, Gérald Darmanin a jugé que c'était "tout à fait inacceptable". "J'ai demandé qu'on suspende en effet ce formateur, de convoquer le directeur de l'école de police d'Oissel. Il sera convoqué d'ici la fin de la semaine, on tirera d'ailleurs les conséquences", a dit le ministre de l'Intérieur.
"Il n'y a aucune possibilité de faire ce genre de choses absolument inacceptables", a insisté le ministre de l'Intérieur, "et la police nationale, y compris dans ses écoles, doit respecter les règles comme tout le monde".
La direction de la police nationale condamne fermement ce comportement et une enquête administrative a été confiée à l'IGPN, la police des polices.