Un trafiquant d’armes atypique arrêté dans l’Essonne

Un badge de la police sur une veste (illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP
De l’avis d’un expert en balistique, le principal suspect de cette affaire possèderait un savoir-faire assez rare chez les trafiquants d’armes. Interpellé à Grigny, lundi 25 septembre, par les enquêteurs de la police judiciaire d’Evry, cet homme vient d’être mis en examen par une juge d’instruction et incarcéré, a appris RMC.
Discrètement installé chez sa mère, le trafiquant présumé remilitarisait des armes non létales qu’il achetait sur internet en toute légalité. Ces pistolets d’alarme ou pistolets à gaz ne sont théoriquement pas conçus pour tirer des balles réelles.
Mais le suspect possédait tout le matériel et la technicité pour les transformer en véritables armes de poing semi-automatiques de calibre 9 mm.
Les pistolets revendus entre 1.500 et 2.000 euros
À son domicile, les enquêteurs ont découvert son atelier, notamment composé d’une machine pour rayer les canons des pistolets et ainsi contribuer à ce qu’elles puissent tirer des balles réelles. Selon les éléments recueillis par les policiers, cet homme d’une quarantaine d’années d’origine russe aurait ainsi revendu plus d’une cinquantaine de ces armes de marque Glock, précise à RMC une source proche de l’enquête.
Chaque pistolet était revendu entre 1.500 et 2.000 euros. En perquisition, les enquêteurs ont mis la main sur une dizaine d’armes remilitarisées ainsi que sur 40.000 euros en espèces.
Également interpellés à Grigny, deux autres suspects déjà bien connus des services de police sont soupçonnés d’avoir joué un rôle très actif dans la revente de ces armes de poing. Par ailleurs, un acheteur présumé a, lui aussi, été arrêté par la police judiciaire qui enquêtait discrètement depuis un an sur ce trafic.
Les quatre personnes interpellées ont été toutes été présentées à une juge d’instruction d’Evry qui les a mis en examen mercredi. Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire, la quatrième a été laissée libre sous contrôle judiciaire.