Vendanges en Champagne: 150 saisonniers logés dans des conditions indignes, une enquête ouverte

Des vendangeurs récoltent le raisin dans les vignobles lors des vendanges 2025 dans la région de Champagne, à Hauvillers, dans le nord-est de la France, le 28 août 2025. (illustration) - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Encore une affaire de logement indigne pour des vendangeurs en Champagne. À Vitry-le-François, le maire vient de prendre des arrêtés pour faire fermer deux hôtels qui hébergeaient plus de 150 travailleurs saisonniers étrangers. Des contrôles ont montré qu'ils étaient logés dans des conditions indignes. La procureure de Châlons-en-Champagne a ouvert une enquête pour “habitat indigne” et “travail dissimulé”.
“On n’est plus au temps de Zola”
Ils étaient plus de 150 vendangeurs entassés dans ces deux hôtels en plein centre-ville de Vitry-le-François, avec des matelas à même le sol, parfois dans les couloirs, et des réchauds de camping dans les chambres pour se faire à manger le soir. “On n’est plus au temps de Zola”, s’insurge le maire socialiste, Jean-Pierre Bouquet, qui a donc pris des arrêtés pour fermer provisoirement ces deux hôtels.
Employés par deux sociétés françaises de prestation de services, ces travailleurs saisonniers, venus de Pologne, de Bulgarie et de Roumanie pour récolter le raisin en Champagne, ont été relogés d’abord dans un gymnase puis dans d’autres hôtels.
Personne n’a pour l’heure été mis en cause, précise la procureure de Châlons-en-Champagne, qui a ouvert une enquête pour “habitat indigne” et “travail dissimulé”. Après quatre décès de vendangeurs dans un contexte de fortes chaleurs en 2023, la préfecture souligne qu'il y a "une vraie vigilance" sur les conditions d'hébergement des saisonniers pendant les vendanges.
Fin juillet, trois personnes ont été condamnées à de la prison ferme pour traite d'êtres humains après avoir exploité et hébergé dans des conditions indignes une cinquantaine de travailleurs dont des migrants sans-papiers venus d'Afrique lors des vendanges en Champagne en 2023, surnommées "vendanges de la honte".