Gabin, 22 mois, est mort de faim: pourquoi son médecin n'a-t-il pas alerté sur l’état de santé du bébé?

Le Tribunal correctionnel de Guéret, en Nouvelle-Aquitaine, se penche ce jeudi sur un cas particulièrement douloureux: il s'agit du procès du médecin de famille dans l'affaire Gabin. Le 7 juin 2013, le jeune Gabin, 22 mois, meurt de malnutrition, de soif et de manque de soin. Ses parents ont déjà été condamnés en novembre 2019 à 17 ans de prison. Le médécin généraliste est accusé, lui, de non-assistance à personne en péril, un fait rare dans ce type d'affaire.
En cause: le docteur a vu sept fois le nourrisson au cours de l’année qui a précédé sa mort. Pendant le procès des parents, il a expliqué avoir fait une "erreur de diagnostic": il n’aurait pas vu les souffrances de l’enfant.
Impossible pour Yves Crespin, avocat de "L'enfant Bleu", association contre la maltraitance: le médecin ne pouvait pas ignorer que le nourrisson perdait du poids et avait des carences alimentaires. Il aurait dû alerter sur sa situation, insiste-t-il. Il est donc poursuivi pour "non-assistance à personne en péril" et risque 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende selon le Parquet de Guéret, contacté par RMC.
Mais l’avocat de l’association souhaite surtout que la justice envoie un signal fort aux autres médecins. Il assure qu’aujourd’hui les cas d’enfants maltraités, sont trop peu signalés par les médecins généralistes.