Ils avaient placé un mouchard dans la voiture de leur collègue avant son suicide: deux policiers relaxés

Deux policiers jugés pour avoir placé un mouchard dans le véhicule d'un collègue qui s'est ensuite suicidé ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Sarreguemines, en Moselle.
Les deux agents ont été "intégralement" relaxés des faits reprochés. L'avocat des parents du défunt a fait part de la "déception" de ses clients et dit "espérer" un appel du parquet.
Lors de l'audience le 30 août dernier, le ministère public avait requis une peine d'un an de prison avec sursis à l'encontre de ces policiers, âgés d'une trentaine et d'une quarantaine d'années, et qui avaient réitéré à la barre leurs regrets exprimés lors de l'enquête de l'IGPN.
En poste à la brigade de nuit au commissariat de Saint-Avold, Hervé H., 46 ans, s'était suicidé avec son arme de service le 21 janvier 2018, près d'un étang, à Puttelange-aux-Lacs. Ses parents avaient déposé plainte pour "harcèlement moral au travail et atteinte à l'intimité de la vie privée par captation, enregistrement ou transmission des paroles".
Quelques semaines avant le suicide du policier, l'un des deux prévenus "avait demandé à son subordonné de déposer un mouchard dans le véhicule de fonction de M. Hinschberger et (de son binôme) pour les épier et essayer de découvrir des éléments" pouvant lui porter préjudice.
Dans "un climat délétère" aux commissariats voisins de Saint-Avold et Freyming-Merlebach, "cet enregistrement d'une quinzaine d'heures à son insu a été un tel traumatisme qu'il a contribué à son geste fatal. Il s'est senti trahi, suspecté", a avancé l'avocat des plaignants.
Une enquête préliminaire, ouverte le mois suivant par le parquet de Sarreguemines et confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), avait écarté le harcèlement moral. La défense des deux prévenus avait plaidé la relaxe, assurant que le mouchard avait été déposé pour des raisons professionnelles.