"Ils ne veulent rien comprendre": la colère à Nanterre après la libération du policier qui a tué Nahel

Plusieurs centaines de personnes, environ 500 selon l'AFP, se sont réunies à Nanterre ce dimanche pour protester contre la remise en liberté du policier auteur du tir mortel sur Nahel en juin dernier.
À l'appel de sa mère, ses proches, des habitants de son quartier, des militants associatifs et quelques élus se sont retrouvés sur la place qui jouxte le lieu où l'adolescent de 17 ans a été tué. Debout sur un petit muret, face à la foule, la maman de Nahel porte le même tee-shirt blanc qu'il y a quatre mois. Les larmes coulent encore quand elle dénonce la libération du policier.
“Ce n’est pas qu’il a enlevé une vie, c’est qu’il a enlevé deux vies parce qu’il m’a tué en même temps”, indique-t-elle.
Une douleur, et même plus encore. Une colère décuplée depuis la semaine dernière. “J’ai la haine, il a tué mon petit-neveu. Les gens rigolent, les gens parlent, ils disent ‘oh le policier, le policier’. Bien sûr qu’ils ne sont pas tous pareils, mais ce policier, il a un problème. J’ai la haine contre tout”, appuie Sofiane, l'oncle de Nahel.
Le risque de nouvelles émeutes?
Cette colère se lit aussi dans le regard des jeunes du quartier. Comme cette amie d'enfance de Nahel, tranquillement assise sur un banc pendant le rassemblement. Pour elle, la libération du policier est le signe que rien n'a changé depuis l'été.
“Ça n’a pas changé. Ce n’est pas normal, ce qu’ils ont fait. Finalement, ça n’a pas été pris en compte puisqu’ils l’ont libéré. On le savait, c’était sûr en fait. Ils ne veulent rien comprendre donc il ne faut pas lâcher. Et après, ils vont se plaindre des dégâts. Ce n’est pas normal”, assure-t-elle.
Depuis la semaine dernière, les grands du quartier vont dialoguer avec les plus jeunes pour canaliser cette colère et éviter une nouvelle flambée de violences.