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"Il était temps": l'avocat du policier qui a tiré sur Nahel réagit à sa remise en liberté sous contrôle judiciaire

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Florian M., le policier auteur du tir mortel sur Nahel, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire ce mercredi 15 novembre 2023. Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, réagit au micro de RMC.

Après plus de quatre mois de détention provisoire, le policier auteur du tir mortel sur Nahel, dont le décès le 27 juin après un contrôle routier à Nanterre avait déclenché une semaine d'émeutes en France, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mercredi.

Son avocat avait déposé une nouvelle demande de remise en liberté jeudi dernier, a précisé le parquet.

Les juges d'instruction "ont décidé d'y faire droit, estimant que les critères légaux de la détention provisoire du policier incarcéré depuis le 29 juin 2023 n'apparaissaient plus remplis à ce stade de l'instruction", a ajouté le ministère public.

"Ce policier n’avait strictement rien à faire en détention"

Florian M., 38 ans, mis en examen pour meurtre, avait donc été interrogé jeudi 9 novembre 2023 par les juges d'instruction. Me Laurent-Franck Liénard, avocat du policier, réagit sur RMC à la remise en liberté de son client.

“Il était temps. Cette détention, dès l’origine, n’était pas conforme aux règles juridiques de notre pays. Ce policier n’avait strictement rien à faire en détention. Il était donc largement temps que la justice accepte de libérer notre client”.

Le magistrat, qui décrit Florian M. comme un homme “mesuré, calme”, ajoute que son client va sortir “discrètement” de détention pour s’installer dans son nouveau lieu de résidence.

“Il va vivre la vie paisible qu’il vivait auparavant, puisque c’est un homme paisible”, ajoute-t-il.

Placé sous contrôle judiciaire, Florian M. doit désormais "verser un cautionnement" et a interdiction d'entrer en contact avec les témoins et les parties civiles, "de paraître à Nanterre" et de "détenir une arme".

Le motard de la police avait fait une première demande de remise en liberté le 6 juillet, une demande rejetée par la chambre de l'instruction, et avait appel de cette décision. La cour d'appel de Versailles avait confirmé le 10 août son maintien en détention provisoire.

Après une deuxième demande, son maintien en détention avait de nouveau été confirmé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles le 26 octobre.

Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, poursuit:

“Maintenant, il va vivre sa vie convenablement, en assumant sa responsabilité, en continuant à se battre pour faire juger la légitimité de son tir”.

“Évidement, il ne souhaitait pas le décès du jeune Nahel, il souhaitait simplement le stopper, lui interdire de causer des dommages gravissimes, dramatiques aux autres citoyens. C’est la raison de ce tir”, conclut Me Laurent-Franck Liénard au micro de RMC, ce mercredi 15 novembre 2023.

Guillaume Biet avec Charline Andrieux