"Inadmissible": colère après des heurts devant un lycée de Vénissieux

La grille d'un lycée incendiée avec des caddies, des vélos et une voiture garée à proximité… C'est arrivé jeudi matin à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon. La cité scolaire Sembat-Seguin et des membres du personnel ont été la cible de jets de projectiles lancés par une dizaine de "fauteurs de troubles" selon la préfecture.
Parmi eux, des élèves ont été reconnus dans ce groupe, mais impossible de savoir s'ils ont commis des violences. Trois suspects ont été identifiés et un membre de ce groupe a été arrêté. Anne Genetet, la ministre de l'Éducation nationale, a dénoncé une attaque "pas acceptable".
La préfecture et le rectorat ont assuré de leur soutien les enseignants, les personnels et les élèves. La présence policière est renforcée et les cours reprennent normalement, mais sur place l'émotion est toujours vive. Xavier Delor, professeur de français, est arrivé en voiture au moment des faits.
“Personne sur son lieu de travail ne trouve acceptable d’être confronté à ce genre de situation. Et je trouve inadmissible, ce qui s’est produit”, indique-t-il.
Des rondes de police promises
Cet enseignant a exercé son droit de retrait avec une vingtaine de collègues après avoir mis en sécurité les centaines d'élèves bloqués devant le lycée. Une autre partie, comme les enfants de Sofia, sont rentrés chez eux. “Mon grand a été gazé. Quand il est revenu, il était tout chamboulé. Bien sûr qu’il a eu peur quand on voit le feu et les tirs de mortiers. Je suis triste, je ne comprends pas. C’est le lycée, c’est leur avenir”, déplore-t-elle.
Ces violences éclatent dans un climat de tensions inquiétant, connu de tous. “Cette année, c’est l’hécatombe. Les profs sont dépassés”, juge-t-elle. Des enseignants en colère qui ont prévenu et réclament depuis plus d'un an, comme Patrick Samzun, plus de moyens pour ce lycée en grande difficulté.
“On a vu le rectorat l’année dernière et on leur a dit, il y a déjà des incidents de faible intensité, mais on nous dit que nous sommes bien dotés. C’est vraiment une réponse indigne et irresponsable”, juge-t-il.
La mairie a appuyé en réaction à ces violences cette demande répétée de rétablir les postes perdus de CPE et de surveillants. Mais seules des rondes de police et des sanctions contre les fauteurs de troubles sont promises pour le moment.