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"Je pensais que j'allais mourir": la nuit d'horreur de Jérôme, enlevé, séquestré et laissé pour mort

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Jérôme, boulanger à Creil (Oise), a été enlevé, séquestré et violenté pendant plusieurs heures, avant d'être abandonné dans une forêt, déshabillé et laissé pour mort. Dans sa ville, les commerçants voisins sont sous le choc.

Enlevé, séquestré et violenté pendant plusieurs heures et laissé pour mort. C'est la nuit d'horreur vécue par Jérôme, gérant de la Mie Câline de Creil (Oise), mardi. Sous les coups de trois heures du matin, au moment de quitter son domicile pour partir travailler, quatre personnes l'attendent dehors et l'enlèvent.

Son commerce fermé temporairement

A la tête de l’établissement depuis 16 ans, Jérôme il raconte avoir reçu "des coups de marteau dans les articulations, dans la tête, le coude". "C'était pour me faire parler et me demander où est l'argent car ils pensent que j'ai plusieurs dizaines de milliers d'euros".

"On me dit qu'on va retourner chez moi, aller tuer mes enfants et ma femme, si je ne dis pas où est l'argent. Je pensais que j'allais mourir", avoue-t-il.

A son commerce, ils lui dérobent un peu plus de 3.000 euros, avant de l'abandonner en chaussettes et en caleçon dans une forêt à proximité d'une station-service. Aujourd'hui, sa séquestration est résumée en une ligne sur la devanture de sa boulangerie: "fermeture indéterminée pour cause de grave agression."

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Des commerçants sous le choc

Depuis, la ville de Creil est sous le choc. Les autres commerçants s'inquiètent pour leur sécurité et sont encore surpris par ce déchainement de violence: "Sur le coup, ça m'a un petit peu effrayé. J'ai du personnel, je me dis que ça peut leur arrive" explique le gérant d'un bar à une rue de la boulangerie de Jérôme.

"On est obligé d'être à plusieurs pour travailler. En étant commerçant, on n'est pas à l'abri de quoi que ce soit. Ça peut nous arriver" explique-t-il.

Le patron du bar constate une dégradation au niveau de la sécurité dans ce quartier: "en ayant connu Creil il y a 20 ans et aujourd'hui, il y a une grande différence. Il faudrait plus de sécurité pour la gare." Le bijoutier voisin dit, de son côté, désormais rester vigilant et faire "attention".

Jérôme songe à déménager

La victime a porté plainte et a été entendue par les gendarmes, alors que des techniciens en identification criminelle ont procédé à des relevés dans la boulangerie. Cambriolé pour la huitième fois, Jérôme songe à quitter la ville, l’idée d’une fermeture définitive de la Boulangerie a été évoquée par la franchise.

Une enquête a été ouverte pour enlèvement, séquestration avec acte de torture et de barbarie et extorsion avec armes. Aucune interpellation n’a pour l’instant eu lieu.

Andréa Lebourgeois avec AM et MM