"Je sors avec un taser sur moi": l’insécurité a augmenté selon 92% des Français

Selon un sondage Odoxa pour Fiducial et Le Figaro, 92% des Français estiment que l’insécurité a augmenté ces dernières années. Et ils sont de plus en plus nombreux à se protéger.

Ces dernières années, l’insécurité a augmenté selon 92% des Français. C’est l’un des résultats du sondage Odoxa pour Fiducial et Le Figaro réalisé les 13 et mars 2024. Quant au sentiment d’insécurité, il est en légère baisse par rapport à janvier dernier, à 57% (contre 66%). Et les Français se protègent de plus en plus, en équipant leur domicile (63%) ou en se protégeant personnellement (30%).

Dans Estelle Midi ce mardi sur RMC et RMC Story, Jean, qui habite près de Montpellier, explique qu’il se munit d’un "taser" face au manque de moyens de la police. "Il suffit de se balader tous les jours dans la rue, l’insécurité est constante, assure-t-il au 3216. Moi, j’ai pris mes mesures. Je sors avec un taser sur moi quand je suis en famille."

Cette arme à impulsion électrique, classée en catégorie D, peut être achetée et détenue librement. Mais le port et le transport de ces armes de catégorie D (couteau, bombe lacrymogène, carabine à air comprimé…) est interdit sans motif légitime. Les forces de l’ordre doivent déterminer si ce motif est légitime, au cas par cas, selon le lieu, les circonstances et le contexte.

"Je déconseille à tout le monde de sortir avec un taser ou un couteau, souligne Benjamin Amar, professeur d’histoire-géo et syndicaliste. Dans l’énervement, le coup classique, c’est de sortir le couteau et de commettre l’irréparable. Le droit à la légitime défense est encadré. On ne peut pas faire n’importe quoi. Les questions de force publique relèvent de l’Etat. Une société de Charles Bronson, ça va vite être problématique."

92% des Français jugent que l'insécurité augmente : l'Etat a-t-il échoué ? - 02/04

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"Les gens considèrent que l’Etat est impuissant"

Mais pour Juliette Briens, journaliste à L’Incorrect, "c’est normal que les gens se défendent". "Moi, j’ai une petite bombe lacrymogène dans mon sac et je me sens mieux quand je rentre chez moi le soir, explique-t-elle. Je suis en hyper vigilance. J’ai été agressée pour mon sac, on m’a fait une balafre… J’ai été agressée sexuellement dans le métro, quelqu’un s’est masturbé devant moi. J’ai eu des vols à l’arraché."

"On est dans un monde beaucoup plus violent, assure aussi Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale. Aujourd’hui, les jeunes sont prêts à tout pour faire de l’argent, de la thune. Ils sont prêts à agresser, à rentrer dans des trafics de stups, à tuer, à cambrioler, à malmener des mamies comme ce week-end dans les Bouches-du-Rhône, pour voler et faire de l’argent. Il y a un constat très clair: les gens considèrent que l’Etat est impuissant face à cela."

"Même si la justice condamne un peu plus sévèrement qu’il y a quatre ou cinq ans, on a du mal à emprisonner les gens, parce qu’il n’y a pas assez de places de prison, ajoute Rudy Manna, ouvrant le débat du traitement de la récidive. On a aussi de grosses difficultés avec les peines que donnent parfois les juges parce qu’ils ne vont jamais en prison. Pour un an ferme, ils ont les bracelets électroniques. Et pour eux, avoir un bracelet électronique, c’est gagner la Ligue des champions. Ça ne marche pas, c’est une réalité. Et on la subit au jour le jour."

LP