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Jérôme Cahuzac condamné: "Il est encore plus fracassé qu'il ne l'était avant"

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L'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui avait des comptes cachés à l'étranger, a été condamné jeudi à Paris à trois ans de prison ferme, sans aménagement de peine, pour fraude fiscale et blanchiment. Une condamnation commentée ce vendredi sur RMC par Me Jean-Alain Michel, l'un de ses avocats.

Vingt ans d'"ancrage" dans la fraude et le mensonge: l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui avait des comptes cachés à l'étranger, a été condamné jeudi à Paris à trois ans de prison ferme. Quatre ans après avoir déclenché le plus retentissant scandale de la présidence Hollande, l'ancien héraut de la lutte contre l'évasion fiscale s'est également vu infliger une peine de cinq ans d'inéligibilité. Il a interjeté appel et n'ira donc pas en prison. Mais, dans quel état est-il aujourd'hui?

"Il est encore plus fracassé qu'il ne l'était avant, assure ce vendredi sur RMC, Me Jean-Alain Michel, l'un de ses avocats. Il va très mal bien entendu. Bien que s'attendant à une peine importante, il est choqué de constater que tout ce qu'il a pu dire ou faire comprendre n'a pas été suivi. En effet, le tribunal a suivi purement et simplement les réquisitions du parquet. Donc il va mal".

"Il ne peut plus travailler"

Et Jean-Jacques Bourdin de l'interroger sur les moyens de ressources actuels de Jérôme Cahuzac. "Il vit de sa retraite, explique son avocat. Il n'a pas d'activité professionnelle parce qu'il ne peut pas en avoir. Il a tenté à plusieurs reprises d'en avoir dans le cadre de sociétés de conseil ou autres. Mais, au bout de trois mois, Tracfin (organisme d'Etat chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, ndlr) alertait le parquet pour dire 'Mais d'où vient cet argent?' L'employeur était convoqué et le contrat était immédiatement rompu. C'est arrivé à trois reprises. Donc aujourd'hui, il ne peut plus travailler".

Alors que la presse tire à boulets rouges contre l'ancien ministre du Budget et estime que la peine prononcée est "exemplaire" et "à la hauteur du scandale", Me Jean-Alain Michel "regrette que l'on n'oublie tout ce qu'il a fait de bien". "Alors évidemment ce qu'il a fait est grave. Evidemment le fait qu'il soit ministre au moment où il avait encore un compte à Singapour est grave et justifie une sanction, voire une sanction lourde. Mais une sanction à ce niveau, quand on sait que des milliers de contribuables arrangent leurs affaires avec Bercy pour des sommes beaucoup plus importantes (…), je trouve que le jugement est extrêmement sévère".

Maxime Ricard avec Jean-Jacques Bourdin