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JO 2024: pourquoi des soldats étrangers vont prêter main-forte aux forces françaises

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Avec une menace terroriste au niveau le plus élevé, la France a fait appel à plus de 2.000 policiers, gendarmes et militaires étrangers pour assurer la sécurité des JO 2024 aux côtés des forces de l'ordre française.

Cet été, pendant les Jeux olympiques de Paris, les Français et les touristes ne croiseront pas uniquement des forces de l'ordre françaises. Plusieurs nations étrangères vont envoyer des soldats, des policiers, pour aider à sécuriser les JO 2024. L'annonce a été faite par le ministère des Armées ce jeudi. Quelques heures plus tôt, c'est la Pologne qui a vendu la mèche, en annonçant envoyer des soldats en France pendant les JO pour prêter main-forte.

La France a envoyé ses demandes en début d'année et vise large. Au total, 46 pays sollicités et plus de 2.000 renforts venus de l'étranger attendus. C'est une pratique courante pour de grands événements internationaux. La France avait par exemple envoyé des agents au Qatar pendant la Coupe du monde en 2022.

Ces agents étrangers seront systématiquement en binôme avec un agent français, précise le ministère de l'Intérieur. De nombreux pays ont déjà fait des propositions. Dans l'exemple de la Pologne, 40 policiers et gendarmes ont été mis à disposition. Mais aussi 13 équipes avec des chiens renifleurs. D'après le gouvernement polonais, ils seront notamment chargés de la détection d'explosifs et de la lutte antiterroriste. Selon le ministère de l'Intérieur français, la proposition de la Pologne est actuellement à l'étude.

Des missions techniques

Ces renforts, attendus pour prêter main-forte aux 18.000 militaires et aux 35.000 policiers et gendarmes français mobilisés, assureront surtout des tâches techniques, loin du public d'après le général Jean-Claude Allard, spécialiste des questions de défense à l'institut de relations internationales et stratégiques.

“C’est venir avec des drones pour surveiller les rassemblements, aller vérifier qu’il n’y ait pas de bombe au préalable, etc. Donc, là, il y a de quoi faire. On a besoin d’engager des chiens qui vont détecter des explosifs, des équipes qui repèrent les explosifs et les désamorcent”, assure-t-il.

Pour Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée de terre et écrivain français, cette coopération avec d’autres pays est aussi une très bonne chose. "C’est une très bonne idée de faire appel à des pays alliés pour nous aider pour un événement aussi majeur que les Jeux olympiques. Ce n’est pas un seul site, pas seulement la région parisienne, mais une quinzaine au total. Ça demande des dispositifs énormes pour sécuriser. Ce sont des militaires qui ont l’habitude de travailler ensemble. Par conséquent, ça ne leur pose pas de problème. Ce qu’ils vont apporter, ce sont souvent des technicités ou des spécialités rares. Par exemple, des chiens détecteurs d’explosifs, on n’en a pas des centaines. Ce ne seront pas des équipes qui feront de la police, comme l’opération Sentinelle. Ce sont des équipes qui vont apporter plutôt un soutien technique et faciliter l’immense opération de protection qu’on mettra en place. Quand on a un événement comme les JO, on attire des menaces et c’est très important de sécuriser, bien sûr”, détaille-t-il ce vendredi sur RMC.

Le parti-pris : Des militaires étrangers pour sécuriser les JO ? - 29/03
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Cette coopération est aussi, selon un expert, une manière d'envoyer un message clair à la Russie et à la menace terroriste, en affichant un front uni composé de plusieurs pays.

Alfred Aurenche et Romain Cluzel avec Guillaume Descours