L'Abbé Pierre accusé d'agressions sexuelles par 7 femmes: ce qui lui est reproché

Sept femmes témoignent contre l'Abbé Pierre dans un rapport indépendant commandé par Emmaüs et la Fondation Abbé-Pierre. Elle accusent le religieux, l'une des personnalités préférées des Français, d'attouchements, de baisers forcés de la fin des années 1970 à 2005.

L'une des personnalités préférées des Français est désormais entachée par un scandale d'agressions sexuelles. Sept femmes brisent le silence et accusent l'Abbé Pierre d'agressions sexuelles et de harcèlement sexuel d'après un rapport indépendant commandé par Emmaüs et la Fondation Abbé-Pierre, dévoilé mercredi.

Le religieux est accusé d'attouchements, de baisers forcés, par ces femmes dont l'une était mineure au moment des faits, qui s'étalent de la fin des années 1970 à 2005.

Un appel à de potentiels nouveaux témoignages a été lancé et une cellule créée. C'est le témoignage d'une femme qui dit avoir été agressée par l'homme d'Église alors qu'elle était mineure, qui a poussé Emmaüs à faire une enquête.

Tout commence en juin 2023 quand une femme se rend à la direction d'Emmaüs. Elle se dit victime d'agressions sexuelles commises par l'Abbé Pierre lorsqu'elle était mineure à la fin des années 70.

Emmaüs lance alors une enquête interne menée par un cabinet spécialisé dans la prévention des violences sexuelles. Sept personnes sont donc identifiées comme ayant subi des abus de la part de l'abbé. Des femmes, salariés, volontaires, proches...

Un comportement connu au sein d'Emmaüs?

Toutes détaillent un climat pesant, des comportements inadaptés à connotation sexuelle, des tentatives de contact physique répétées. Une des victimes évoque un baiser forcé, brutal, avec la langue. Une autre témoigne: "bloqué dans un sas, il s'est mis à me tripoter les seins". Quand plus tard l'Abbé lui fait des avances, elle refuse. Il répond "j'en ai besoin".

Dans une vidéo, le président d'Emmaüs, Bruno Morel, condamne ces agissements. Il annonce la création d'une cellule d'écoute pour recueillir plus de témoignages.

“Nous le devons aux victimes qui ont eu le courage de témoigner. Il était primordial pour nous de les écouter, de nous dire que nous les croyons et que nous sommes à leurs côtés”, indique-t-il dans une vidéo.

Et selon le rapport, le comportement de l'Abbé Pierre était connu au sein d'Emmaüs. Une salariée confie que les femmes avaient pour consignes de ne jamais aller le voir, seule.

Léonie Guilbaut avec Guillaume Descours