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Police-Justice

L'ex-responsable d'une mosquée fermée pour apologie d'actes de terrorisme expulsé vers l'Algérie

La balance d'une statue de la déesse de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017

La balance d'une statue de la déesse de la Justice, au Palais de Justice de Rennes, le 19 septembre 2017 - LOIC VENANCE

Considéré par la préfecture du Nord comme un "leader du salafisme", l'ex-responsable algérien d'une mosquée fermée en 2018, a été expulsé vers l'Algérie.

L'ex-responsable algérien d'une mosquée du Nord fermée en 2018 pour apologie d'actes de terrorisme, considéré par la préfecture comme un "leader du salafisme" dans le bassin de la Sambre, a été expulsé vers l'Algérie, a annoncé mercredi la préfecture.

"Abderrahim Sayah, qui était sous arrêté ministériel d'expulsion, a été expulsé hier soir vers l'Algérie, son pays d'origine", "sur instruction" du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, indique le préfet du Nord dans un communiqué sur les réseaux sociaux.

"Depuis 2017, grâce à l'action des services (du ministère de l'Intérieur), ce sont 850 étrangers radicalisés qui ont été expulsés", s'est félicité le ministre sur Twitter.

"Jihad armé" et "violence", prônés à la mosquée

Arrivé à l'âge de 5 ans en France, où il a six enfants français, M. Sayah avait fondé l'association cultuelle "Assalem" en 2014, ouvrant via cet intermédiaire la mosquée "As-Sunnah" de Hautmont.

Ce lieu de culte, "connu pour dispenser un islam salafiste wahabbite", avec des prêches prônant "le jihad armé" et "la violence" envers les juifs et les chrétiens, avait été fermé en 2018, rappellent les services de l'Etat dans l'arrêté d'expulsion, consulté par l'AFP.

Lors d'une audience en septembre devant la commission d'expulsion du tribunal de Lille, la préfecture avait pointé les liens de M. Sayah avec des personnes radicalisées - dont un jihadiste d'Hautmont présumé mort en Irak - des prêches prononcés en 2017 et 2018 en sa présence par l'imam de la mosquée, dont l'un prônant de "détester les juifs", ou encore la poursuite d'un "prosélytisme actif".

M. Sayah "est considéré depuis 2016 comme le leader du salafisme sur le bassin de la Sambre". Il "a pris une part active dans les faits ayant justifié la fermeture du lieu de culte" et "contribué" à la "radicalisation" d'un quartier de Maubeuge, argue encore l'arrêté.

Il a aussi été en lien avec un homme "accusé d'avoir fourni de faux papiers d'identité aux responsables des attentats" de Paris, précise ce texte.

Violences contre un sapeur-pompier

Il s'est en outre "rendu coupable de nombreux délits", les plus récents "spécialement dirigés contre les forces de sécurité et les institutions", est-il écrit.

L'arrêté cite notamment des violences contre une sapeur-pompier en 2019, des menaces de mort réitérées contre son beau-père, ancien fonctionnaire de police, en 2021, ou des menaces à l'aide d'une arme de poing contre un autre homme en 2021.

Devant la commission, M. Sayah avait démenti toute relation avec les personnes radicalisées citées, estimant que l'Etat n'avait "pas de preuves". Il s'était posé en "homme de paix", qui n'avait qu'une "fonction administrative" à la mosquée, et a "toujours combattu le terrorisme".

G.D. avec AFP