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La DGSI avait déjà mentionné le nom de Chakib Akrouh 10 jours après les attentats

Le kamikaze qui s'est fait exploser le 18 novembre lors d'un assaut policier contre un appartement de Saint-Denis quelques jours après les attentats du 13 novembre a été identifié comme étant un Belgo-Marocain de 25 ans nommé Chakib Akrouh. Mais, selon nos informations, il aurait pu être reconnu bien avant…

Un huitième terroriste a été identifié dans l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris. Il s'agit de Chakib Akrouh, un Belgo-Marocain né le 27 août 1990 en Belgique. Agé de 25 ans, cet individu s'est fait exploser dans l'appartement de la rue Corbillon à Saint-Denis, où il était retranché avec Abdelhamid Abaaoud et Hasna Ait Boulahcen. Il est aussi le troisième membre du commando qui a tiré sur les terrasses des 10e et 11e arrondissements de Paris. Son ADN a en effet été retrouvé sur une kalachnikov, dans la Seat utilisée dans les rues de Paris et abandonnée à Montreuil.

Officiellement, c'est la justice belge qui a fait le rapprochement entre Chakib Akrouh, parti en Syrie en 2013, et le visage du kamikaze de Saint-Denis. L'ADN de sa mère a confirmé son identité il y a quelques jours. Plus précisément, le parquet de Paris a annoncé jeudi son identification par la comparaison "entre le profil génétique extrait sur le kamikaze" qui était mort durant l'assaut policier du 18 novembre en banlieue parisienne "et celui de la mère de Chakib Akrouh".

Inconnu de la justice française

Mais, étonnamment, selon nos informations, la DGSI avait déjà mentionné son nom dès le 23 novembre, soit 10 jours après les attentats qui ont ensanglanté la capitale. En effet, les enquêteurs français avaient déjà pensé le reconnaître sur les images de vidéosurveillance du métro parisien. Chakib Akrouh y apparaît le 13 novembre au soir, un peu en retrait d'Abdelhamid Abaaoud, quelques minutes après les attaques des terrasses.

Problème: Chakib Akrouh n'est pas connu de la justice française et n'est donc pas dans les fichiers d'empreintes digitales ou ADN. Dès lors, sur le moment, cette piste n'a semble-t-il pas été approfondie. Il a donc fallu attendre plusieurs semaines pour que les Belges l'identifient formellement.

Un séjour en Syrie

En revanche, Chakib Akrouh était fiché S (sûreté de l'Etat) par la police française (et non pas la justice). Ils sont un peu moins de 1.000 jihadistes étrangers dans ce cas. Ce Belgo-Marocain vivait juste à côté de Molenbeek, là où habitaient notamment les frères Abdeslam et Abdelhamid Abaaoud. Parti en Syrie, en janvier 2013, Chakib Akrouh prend l'avion direction la Turquie sous une fausse identité.

On le retrouve quelques mois plus tard en photo sur les réseaux sociaux en train de poser avec un fusil d'assaut. Lors d'une perquisition chez ses parents, les policiers Belges découvrent un testament qui prouve sa détermination. A noter enfin que l'an dernier, il avait été condamné en son absence à cinq ans de prison, au côté d'une vingtaine d'autres personnes, dans l'un des plus gros procès de filière jihadiste en Belgique. Parmi les accusés absents, Abdelhamid Abaaoud, condamné alors à 20 ans de prison.

M.R avec Claire Andrieux