La justice maintient en détention le maire d'Agde, qui se dit "piégé" par une medium

Voiture de police devant un palais de justice (photo d'illustration) - AFP
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier a rejeté ce vendredi 5 avril la demande de remise en liberté de Gilles d'Ettore, a communiqué le procureur de la République Raphaël Balland.
Gilles d'Ettore, ancien député et maire d'Agde depuis 2001, mis en examen notamment pour prises illégales d'intérêts et corruption, affirme avoir été "piégé" par une medium. Il avait sollicité mercredi sa remise en liberté devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier. Il est en détention provisoire depuis le 21 mars.
La défense de l'avocat "décue" de la décision
"Bien entendu, la défense est déçue puisqu'il s'agit de maintenir en prison un homme de 55 ans, jamais condamné, père de famille, maire d'une commune depuis 23 ans, président d'une agglomération, et qui a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées au cours des sept auditions d'une éprouvante garde à vue de 48 heures", a déclaré son avocat, Me Darrigade, dans un texte transmis à l'AFP.
"Maintenant, il faut rester combatif, espérer que le juge d'instruction le convoque au plus vite pour recueillir ses explications complémentaires et solliciter ensuite d'être remis en liberté", a ajouté Me Darrigade.
L'autre personnage clef de cette affaire rocambolesque, également en détention provisoire, est une femme de 44 ans qui se présente comme voyante, médium et "guérisseuse". En modifiant sa voix, elle aurait réussi à placer des proches sous emprise, dont le maire d'Agde, afin de leur faire croire qu'ils étaient "en conversation avec un être surnaturel provenant de l'au-delà", selon le procureur de Béziers, Raphaël Balland.
Le maire conteste un détournement d'argent public massif
Elle aurait en particulier utilisé ce stratagème pour inciter Gilles d'Ettore à "se soucier du bien-être de cette femme, y compris matériellement", selon la même source. S'il concède, "sous l'influence de cette femme", avoir pu commettre quelques "manquements", Gilles d'Ettore "conteste" que des "centaines de milliers d'euros d'argent public aient été détournés", explique son avocat.
Dans cette affaire, deux cadres régionaux du groupe de BTP Eiffage "soupçonnés d'avoir participé au financement occulte de travaux effectués au domicile" de la médium ont aussi été mis en examen des chefs "d'abus de confiance, de faux et d'usage de faux", selon le parquet. Le premier a été placé en détention provisoire, son subordonné sous contrôle judiciaire.