La mère d'un jihadiste condamnée: "Je suis une maman qui a aidé son fils, je n'ai pas aidé l'Etat islamique"

La mère d’un djihadiste franco-algérien présumé mort en Syrie, Nathalie Haddadi, a été condamnée ce jeudi à deux ans de prison ferme pour avoir "financé le terrorisme" en lui envoyant de l’argent. Nathalie Haddadi a fait appel. Elle était l'invitée de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi matin.

Elle affirme avoir seulement "aidé" son fils en lui envoyant de l'argent, mais pour la justice, elle a financé le terrorisme: la mère d'un jihadiste franco-algérien présumé mort en Syrie a été condamnée jeudi à Paris à deux ans d'emprisonnement, une condamnation dont elle va faire appel.

Nathalie Haddadi, 43 ans, est revenu sur les faits ce vendredi matin dans Bourdin Direct: "Je ne sais pas comment il est arrivé en Syrie. En août 2016, je reçois un appel me disant que mon fils avait été tué. Il m'avait appelé deux fois. En juin quand il est arrivé, il m'a demandé pardon: 'pardon maman mais j'aime Allah plus que toi'. Ca a duré 30 secondes. Un mois après j'ai eu un deuxième appel".

Aux yeux du tribunal correctionnel de Paris, Nathalie Haddadi, 43 ans, est coupable d'avoir aidé son fils, délinquant radicalisé, à quitter la France alors qu'il était visé par une interdiction de sortie du territoire.

Coupable aussi de lui avoir payé des billets d'avion et envoyé de l'argent alors qu'il se trouvait en Malaisie, étape de son périple vers la Syrie. Nathalie Haddadi se défend: "On me dit que j'ai acheté un billet d'avion après l'interdiction de sortie du territoire, le 7 novembre 2015. J'ai obtenu la semaine dernière un document du consulat algérien qui prouve que le billet a été acheté plusieurs semaines avant cette date. Ce document n'a pas été considéré par le tribunal".

"J'ai appris qu'il me mentait bien après"

Elle admet lui avoir envoyé 2.800 euros sans savoir qu'il projetait de rejoindre l'Etat islamique: "Bien sûr j'aide mon fils financièrement quand il part en Algérie puis en Malaisie. J'ai appris qu'il me mentait bien après quand j'ai reçu un appel de l'aéroport de Téhéran. Il cherchait à rentrer en Iran. Je lui ai envoyé de l'argent mais à aucun moment, je ne savais qu'il allait partir en Syrie".

"J'aime mon fils, j'ai cru en lui, je voulais l'aider. C'est une maman qui a aidé son fils pas une maman qui a aidé l'Etat islamique. Je condamne fermement le terrorisme, je ne cautionne pas son idéologie", a-t-elle aussi déclaré.

P.B.