"Le frigo de Falco": le maire de Toulon devant la justice pour ses repas aux frais du contribuable

Hubert Falco - Ludovic MARIN / AFP
Ce mardi s'ouvre le procès de l'affaire dite du "Frigo de Falco". Pendant trois ans, le maire de Toulon (Var), Hubert Falco aurait profité de repas personnels payés par le conseil départemental du Var, alors qu'il n'y travaillait plus.
En tout, il y en aurait pour au moins 64.500 euros de repas servis à l'élu et son épouse sur les fonds publics du département. Maire de Toulon depuis 22 ans, Hubert Falco a aussi dirigé le département entre 1994 et 2002. Bien plus tard il a obtenu le poste de président "honoraire" du Var, sans faire de vagues, jusqu'en 2020 et cette fameuse affaire du "Frigo de Falco".
L'ex-responsable des cuisines du département, Laurent Defraize, fait des révélations cette année-là : selon lui, pendant trois ans, les dîners et les repas du week-end d'Hubert Falco et son épouse étaient toujours préparés par le cuisinier du département, avec des aliments achetés sur les fonds du département.
Les plats et leurs ingrédients étaient rangés dans un frigo dédié au président honoraire: le fameux "Frigo de Falco".
Le témoin s'est suicidé
Le témoin s'est suicidé en 2020, moins d'un mois après son audition par les enquêteurs. Certains mis en cause l'avaient accusé d'avoir voulu dissimuler des prestations dont lui-même aurait bénéficié. Ses dires ont pourtant été corroborées par plusieurs salariés du département, dont un ancien directeur général des services.
Hubert Falco aurait aussi fait laver son linge sale aux frais du conseil départemental. Il est donc accusé de "recel de détournement de fonds publics". Lui, dénonce des accusations grotesques, et une entente entre différents personnages pour le piéger. Selon son avocat, il est impatient de s'expliquer, et devrait le faire aujourd'hui, face au tribunal de Marseille.
Face aux parties civiles, Anticor et le syndicat départemental UNSA des territoriaux du Var, à l'origine de ce dossier par un signalement au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, il n'y aura plus que deux prévenus mardi, devant le tribunal correctionnel de Marseille: Hubert Falco et Marc Giraud.