Le Havre: perquisitions à la mairie dans le cadre d'une enquête visant notamment Edouard Philippe

Lou BENOIST / AFP L'ancien Premier ministre Édouard Philippe le 26 janvier 2024 - Lou BENOIST / AFP
Des perquisitions sont en cours ce mercredi à la mairie du Havre et au siège de la communauté urbaine, dans le cadre d'une enquête du parquet national financier ouverte en décembre 2023 et visant notamment l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, comme indiqué par Le Monde et confirmé par RMC.
De source judiciaire, ces perquisitions interviennent dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2023 des chefs de prise illégale d’intérêts, favoritisme, détournement de fonds publics et harcèlement moral, à la suite de la réception d’une plainte par le parquet national financier. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Rouen, en cosaisine avec l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
"A la disposition du parquet"
La plainte, déposée en septembre 2023, vise Edouard Philippe, maire Horizons du Havre et possible candidat à la présidentielle 2027, ainsi que l'adjointe au maire chargée de l'innovation et du numérique Stéphanie de Bazelaire et la directrice générale des services de la communauté urbaine Claire-Sophie Tasias.
"Le maire, les élus et les équipes de la ville du Havre et de la communauté urbaine (...) se tiennent entièrement et sereinement à la disposition du parquet pour donner l'ensemble des éléments nécessaires à l'enquête", ont-ils réagi dans un communiqué transmis à l'AFP.
L'enquête, confiée à l'office anti-corruption (Oclciff) et à la police judiciaire de Rouen, s'intéresse à une mission confiée à une association chargée de l'animation de la Cité numérique de la ville.
En juillet 2020, Edouard Philippe, président de la communauté urbaine, a signé avec Mme de Bazelaire, en tant cette fois que présidente bénévole de l'association LH French Tech, une convention d'objectifs pluriannuelle pour l'exploitation et l'animation de la Cité numérique.
Des juristes de la communauté urbaine ont émis des recommandations et alertes sur la situation de conflit d'intérêts dans laquelle se trouvait Mme de Bazelaire, selon Le Monde.
LH French Tech, créée en juillet 2020, a été désignée pour cette mission après un appel à manifestation d'intérêt lancé par la communauté urbaine en mars 2020 et dans le cadre d'un service d'intérêt économique général (SIEG).
L'association, seule candidate, devait toucher de la communauté urbaine 2,154 millions d'euros de compensation de service public pour mener à bien les projets, rappelle Le Monde.
"C'est très encourageant pour le statut de lanceur d'alerte et pour tous les agents publics qui, dans l'exercice de leurs fonctions, y compris au plus haut niveau, sont témoins de faits susceptibles de relever d'infractions", a de son côté réagi auprès de l'AFP Christelle Mazza, avocate de la plaignante. "Ils constituent, et cette affaire en témoigne à ce stade, de véritables sentinelles démocratiques", a-t-elle ajouté.