Le maire de Lyon Grégory Doucet en garde à vue pour détournement de fonds publics: ce que l'on sait

Le maire de Lyon Grégory Doucet a été placé en garde vue mercredi, dans le cadre d'une enquête pour détournements de fonds publics, avant d'être relâché en fin d'après-midi..
Pendant une dizaine d'heures, l'édile lyonnais a été interrogé sur 24 chargés de mission payés par la ville et qui, selon la Chambre régionale des comptes (CRC), exercent des tâches de nature politique, en violation de la loi. La mesure de garde à vue a été levée en fin d'après-midi, mais "les investigations se poursuivent sous l'autorité des juges d’instruction", a déclaré le parquet à l'issue de son audition.
La CRC estime que ces chargés de mission, recrutés "souvent hors du cadre légal" travaillent en réalité à "des missions politiques" au cabinet du maire et non pas à des tâches administratives.
Quelle est sa défense?
"Nous défendons que ces emplois sont bien des agents administratifs parce qu'ils travaillent pour la collectivité, au service des Lyonnaises et des Lyonnais. Ce sont des vrais emplois avec des vraies personnes", a assuré aux médias Grégory Doucet en sortant du commissariat.
Même si l'interrogatoire était "épuisant", le maire s'est dit "très heureux" d'avoir eu le temps de présenter sa version aux enquêteurs. "Je considère que mon rôle, c'est aussi de contribuer à la justice", a-t-il dit.
Qui d'autre a été entendu ?
Les faits couvrent les mandats du maire socialiste Gérard Collomb (décédé en 2023), de son ancien adjoint Georges Képénékian qui l'a remplacé en 2017 et 2018 quand il est entré au gouvernement d'Emmanuel Macron, puis de Grégory Doucet, élu en 2020.
Georges Képénékian, qui compte se présenter en 2026, a déclaré à l'AFP qu'il avait lui aussi été interrogé mardi pendant deux heures et demie, sous le régime de la garde à vue, dans le cadre de cette enquête.
"J'ai eu à expliquer comment fonctionnaient les chargés de mission et le cabinet du maire (...) j'ai dit que jusqu'en 2020, on n'avait jamais franchi la limite des 12" postes politiques, a-t-il relaté, en niant lui aussi toute irrégularité. Selon le Journal du Dimanche, d'autres cadres municipaux, dont des directeurs de cabinet, ont également été entendus mais en audition libre.