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Le maire de St-Dié-des-Vosges lutte contre la présence d'un festival de métal néonazi sur sa commune

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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé à six préfets de l'est de la France d'interdire un festival de black metal néonazi qui doit se tenir ce samedi dans un lieu tenu secret, près de Saint-Dié-des-Vosges. Le maire de la commune, invité de la Matinale Week-End de RMC, dit tout faire pour éviter que ce rassemblement n'ait lieu.

"The Night for the Blood": "la nuit pour le sang". Rien que par le titre de ce festival, le ton est donné. Un festival de black métal à la gloire des néonazis doit se dérouler ce samedi dans l'est de la France, près de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges). Quatre groupes faisant l'apologie des crimes des nazis, dont certains demandent au public de faire le salut nazi au lieu d'applaudir, seraient présents face à un public qui s'est inscrit sur internet pour une vingtaine d'euros.

L'affiche de ce "concert" reprend les codes de l'iconographies et de multiples références nazies est accessible sur réservation par mail, et le lieu est dévoilé au dernier moment aux participants.

Un lieu tenu secret, rassemblement interdit par Darmanin

Pour lutter contre ce rassemblement, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux six préfets des six départements concernés de procéder à l'interdiction de la manifestation dans un rayon de 50 kilomètres. Sauf que le lieu de ce "festival" est tenu secret par les organisateurs et même s'il est interdit, il sera compliqué donc pour les autorités de localiser les concerts.

Les gendarmes interrogent les mairies pour être au courant d'une potentielle location de dernière minute dans une salle ou un terrain, les concerts pourraient avoir lieu sur un terrain privé.

"Pour l'instant, les services de police, de gendarmerie, les mairies travaillent et sont vigilants. On a quelques informations pour l'instant, mais c'est tout", a expliqué ce matin sur RMC, le maire de St-Dié-des-Vosges Bruno Toussaint.

"On surveille aussi les friches industrielles qui peuvent accueillir beaucoup de monde. Ça peut être sur un terrain privé ou un terrain vague. En une demi-heure, ils peuvent s'installer" explique l'élu.

"On se bat pour que ce concert n'ait lieu ni à St-Dié, ni dans les Vosges, ni en France."

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"L'extrême-droite se sent de plus en plus à l'aise en France"

Pour Florian Ribar, référent d'SOS Racisme dans l'Est, l'annonce de la tenue de ce festival montre un manque de vigilance des autorités: "Ce genre de festival existe depuis une dizaine d'années. L'extrême-droite se sent de plus en plus à l'aise en France, d'où le fait de penser que faire un événement ouvert au public qui peut appeler à la haine n'engendrera aucune sanction."

"On en signale plusieurs, car il y a peu de vigilance et peu de réactivité (de la part des autorités). Le simple fait de dire que c'est interdit ne va pas les arrêter. Ils vont se réunir d'une manière ou d'une autre quelque part" juge celui qui demande aux autorités d'écouter les alertes des associations.

La résurgence de mouvement néonazis dans le Grand Est

Face aux restrictions en place en Allemagne contre les mouvements néonazis, les nostalgiques du IIIe Reich allemands choisissent l'est de la France pour leurs rassemblements, organisés sur des terrains privés ou dans des salles communales sous de faux prétextes. Bruno Toussaint juge qu'il "faut être beaucoup plus dur avec de la prison et saisie du matériel. Ce n'est pas normal qu'on laisse faire ça dans notre pays", juge l'élu d'une ville rasée de plus de moitié par les Nazis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

"Nous sommes à une demi-heure du Struthof, le seul camp de concentration en France. Certaines personnes feraient bien d'y aller pour voir la cruauté (des Nazis)."

Encouragé par les administrés "à tout faire pour que ça n'ait pas lieu", le maire n'a qu'une ligne "plus jamais ça, ni chez nous, ni en France, ni ailleurs."

La Matinale Week-End