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Police-Justice

"Les gamins sont désemparés": des plaintes de parents contre un lycée pour tromperie et escroquerie

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Le lycée agricole privé Anne-Marie Javouhey, à Chamblanc (Côte-d'Or), ne rouvrira pas ses portes. Placé en liquidation judiciaire, il ferme définitivement malgré son engagement à finir l'année. Des parents d'élèves, sans solution, vont porter plainte.

En Côte-d'Or, à Chamblanc, de nombreux parents d'élèves s'apprêtent à porter plainte pour tromperie et escroquerie contre un lycée. En difficulté financière, le lycée agricole privé Anne-Marie Javouhey avait été placé en liquidation judiciaire en décembre dernier.

Et si la direction s'était engagée à maintenir les cours jusqu'à la fin de l'année scolaire, l'établissement a fermé définitivement la semaine dernière à la surprise générale. Près de 80 élèves sont donc invités à s'inscrire dans un autre établissement pour terminer leur année scolaire.

C'est vendredi, le jour des vacances, que Nathalie et Philippe apprennent la nouvelle. Leurs deux enfants étaient scolarisés dans le lycée.

“Les gamins sont désemparés. C’est le sujet de conversation quotidien entre eux. Ça n'a pas été 'tu vas où en vacances, tu vas faire quoi en vacances?'. Non, les gamins, ils n’ont plus que ça dans la tête et nous aussi, je ne vous le cache pas”, appuie-t-il.

Une rencontre avec la direction espérée

Car le nouvel établissement qui leur est proposé se situe à 40 km de l'ancien, en zone rurale, et est mal desservi par les transports. Alors, les dépenses vont augmenter.

“Il faut payer les frais d’inscription pour les deux, il faut payer les frais d’internat pour les deux… Financièrement, ce n’est plus tenable. On ne sait pas comment on va payer ça”, confie-t-il.

Mais le doute plane surtout sur l'avenir de leurs enfants. L'un d'entre eux est en terminale. Prévues vendredi, certaines épreuves du bac ont tout simplement été annulées. Les larmes aux yeux, Nathalie s'inquiète. “Ce sont trois années où les enfants travaillent pour avoir leur bac et pour pouvoir continuer leur projet. Donc oui, je suis très en colère”, indique-t-elle. “Elle dort très peu”, rajoute son mari.

Et en attendant de trouver le sommeil, les parents espèrent la reprise des cours, mais aussi une rencontre avec la direction. "Tout ce que je veux, ce sont des explications" martèle Philippe, la colère dans la voix.

Mathieu Limongi avec Guillaume Descours