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Les homicides conjugaux en hausse en 2019, les associations dénoncent "l'absence de politique publique"

Comment expliquer la hausse des homicides conjugaux en 2019 par rapport à 2018, le chiffre le plus haut de ces dernières années, alors que le gouvernement répète que la lutte contre les violences conjugales est une de ses priorités ?

173 ... C’est le nombre d’homicides au sein d’un couple en 2019, un chiffre révélé hier par le ministère de l’intérieur. Presque un an après le Grenelle des violences conjugales, ce chiffre en hausse par rapport à 2018 et est même l'un des plus hauts de ces dernières années.

Parmi les 173 victimes, 149 sont des femmes, soit 84% des tuées, alors que les auteurs eux, sont en majorité des hommes, à hauteur de 88%. L'usage d’arme à blanche ou d'arme à feu et très fréquent. Et surtout 60 femmes, mortes en 2019, subissaient déjà des violences et plus de la moitié l’avait signalé aux forces de l’ordre.

"Il faut des moyens, quand on voit ce qui est alloué, cela en dit long sur l'ambition du gouvernement"

Des résultats qui démontrent "l’absence de politique publique pour réduire les féminicides", juge Caroline De Haas du collectif "Nous toutes". "Sur la formation des professionnels et notamment des policiers et des gendarmes, le gouvernement est incapable pour nous donner des chiffres précis. Si l'on prend déjà ces deux mesures, l'éducation dès le plus jeunes âge et la formation des personnels, on fera baisser les féminicides".

"Pour cela il faut des moyens et quand on voit ce qui y est alloué, cela en dit long sur l'ambition politique de ce gouvernement sur le sujet", ajoute-t-elle.

Quant au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, il souligne "une mobilisation sans précédent des forces de l’ordre sur la prise en charge des violences conjugales".

Maxime Brandstaetter (avec Guillaume Dussourt)