Les policiers municipaux écrivent à Manuel Valls: "On est indissociables de la lutte contre le terrorisme"

"On est les oubliés". Après l'attentat de Nice, Yves Bergerat, vice-président du syndicat des policiers municipaux et également niçois co-signe avec d'autres syndicats une lettre adressée à Manuel Valls. Dans celle-ci, ils regrettent notamment de ne pas avoir été cités lors de la conférence de presse de Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian le 16 juillet, alors que lors de l'attentat ils étaient "en première ligne".
Cet oubli traduit pour Yves Bergerat un manque de reconnaissance du travail des policiers municipaux par rapport aux autres forces de l'ordre: policiers nationaux et gendarmes.
"On a le même travail qu'eux, on est exposés aux mêmes dangers, on est exposés aux mêmes risques. Vous pensez que parce qu'on est policiers municipaux on n'a pas de menace le soir quand on rentre au domicile? Ce qui s'est passé à Magnanville peut très bien arriver à un policier municipal", estime-t-il sur RMC.
"On est des policiers à part entière"
Pour lui, l'attentat de Nice démontre que les policiers municipaux sont tout aussi décisifs que les policiers nationaux.
"Lors de l'interpellation du véhicule par la police nationale, il y avait un équipage de la police municipale qui était avec eux. Maintenant, on est indissociables de la lutte contre le terrorisme. C'est impossible de dire on n'est pas comme eux, on est des policiers à part entière", poursuit-il.
Pourtant, confrontés à ces mêmes menaces, ils estiment être lésés.Selon les villes, les policiers municipaux peuvent être armés ou non. A Nice, les équipes municipales le sont, mais leur équipement n'est pas adapté selon Yves Bergerat.
"On n'a pas un armement qui nous permet de stopper un véhicule comme ce camion ou de riposter à une attaque terroriste de grande ampleur. On a juste un 38 spécial avec 6 cartouches. C'est une arme létale mais qui n'a pas de forte capacité, qui a un nombre limité de cartouches. On demande à avoir le même armement que les autres forces de sécurité", réclame-t-il.
Le policier niçois rapporte le "sentiment d'injustice" et "un sentiment d'impuissance de ne pas avoir pu faire plus" le soir du 14 juillet. Pour lui, la différence de traitement entre les policiers "s'apparente à du mépris" pour sa profession.