Manifestation "anti-bassines" à la Rochelle : 9 blessés, dont 4 forces de l’ordre

À La Rochelle, la manifestation contre les méga bassines a dégénéré. Le bilan fait état de 7 interpellations ainsi que 9 blessés, dont 4 parmi les forces de l’ordre.

Ces manifestations étaient destinées à dénoncer les grands acteurs de la filière céréalière, associés à la construction des réserves d’eau contestées. Près de 6.000 opposants se sont rassemblés pour viser le terminal agro-industriel de la ville.

La manifestation avait pourtant bien commencé, mais la musique des fanfares a très vite été remplacée par des bruits de vitre brisée. De nombreux commerces, banques ou encore abris de bus ont été dégradés.

“Ils ont tout défoncé”

Un supermarché de quartier a également été saccagé, alors qu’il y avait des clients à l’intérieur, dont une fillette. Le patron du Super U de la ville est encore sous le choc. “Ils ont pillé mon magasin”, déplore-t-il. Julien Legay, quant à lui, porte-parole de “Bassine Non Merci”, ne condamne pas ces dégradations et explique que les représentants de la grande distribution “représentent une certaine cible”.

Durant l’après-midi, certains manifestants ont affronté les forces de l’ordre, renvoyant mortiers contre grenades de désencerclement. 9 personnes ont été blessées, dont 4 représentants des forces de l’ordre. Odin, l’un des manifestants qui étaient dans le cortège, dénonce une violence gratuite et souligne que “très peu d’éléments radicaux étaient à l’arrière du cortège”.

Une manifestation initialement interdite

Le préfet de Charente-Maritime, Brice Blondel, dénonce le comportement des organisateurs. “On a de la chance que le bilan n’ait pas été plus lourd”, estime-t-il rappelant la nature des projectiles utilisés comme des “boules de pétanque, des pavés et des mortiers tirés à moins de dix mètres”. La mairie a, quant à elle, fermement condamné les événements qui se sont déroulés à La Rochelle et reproche aux organisateurs de ne pas avoir respecté l’interdiction de manifestation.

500 blacks blocks environ étaient présents parmi les manifestants. Brice Blondel assure que les organisateurs le “savaient parfaitement”. C’est pourquoi la préfecture avait initialement été interdite.

La plupart des manifestants devraient se retrouver ce dimanche à Melle, pour le dernier jour du village de l’eau.

Malaury Tarlier avec Pierre Bourgès