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La Castellane: les habitants entre indifférence et fatalisme face à l'opération "place nette XXL"

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Quatre nouvelles opérations "place nette XXL" ont été lancées lundi matin autour de Lille, Paris, Lyon et Dijon. Des opérations coup de poing qui ont déjà permis l'interpellation de près de 500 personnes, en comptant également celle lancée la semaine dernière à Marseille. Mais pour quel résultat? À la cité de la Castellane, les trafiquants se font discrets. Mais ça laisse perplexes les habitants rencontrés par RMC.

Une semaine après le déclenchement de l'opération "place nette XXL" à Marseille en présence d’Emmanuel Macron, la préfecture des Bouches-du-Rhône annonce 266 interpellations dans le département. A la cité de la Castellane, où les policiers sont là tous les jours, les trafiquants ont déserté leurs points de vente.

Mais les habitants oscillent toujours entre indifférence et fatalisme. Des contrôles de véhicules aux entrées, des patrouilles pédestres de CRS à l’intérieur de la cité… Mais à part cela, la présence policière ne change pas le quotidien de Régis qui vit à la Castellane depuis 20 ans.

“Ça n’a pas changé grand-chose pour nous. Il ne faut pas oublier qu’à la Castellane, effectivement il y a du trafic, mais on vit tranquillement. On s’occupe de ce qui nous regarde et avec ou sans policier, on vit notre vie. On apprend à vivre avec cette population. Il y a plein de populations à la Castellane, il y a plein d’ethnies à la Castellane, ils vivent ensemble. Et bien avec les trafiquants, c’est pareil”, pointe-t-il.

Une opération dans la durée nécessaire

Victor, lui, peste contre les PV que les policiers dressent en cas de voitures mal garées, mais sinon il ne croit pas non plus qu’ils puissent mettre fin durablement aux trafics. “Même s’ils restent trois semaines ou trois mois, ça ne va pas les déranger, je pense. Ceux qui font le trafic, dès qu’ils ne seront plus là, ils vont reprendre”, estime-t-il. Et côté syndicat de police, on ne peut que confirmer.

“Il est certain qu’il faut que ces opérations places nettes durent pendant des mois et des mois pour pouvoir le cas échéant impacter ces narcotrafiquants. C’est pour ça qu’il faut absolument qu’à moyen terme, on ait du renfort parce que sinon ça va être très usant pour tout un chacun”, assure Eddy Sid, d’Unité SGP-FO.

Des policiers qui attendent aussi des sanctions pénales fortes pour tenter au moins de dissuader les petites mains des réseaux.

Lionel Dian avec Guillaume Descours