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Moi, Patrick, kiosquier de Cabu et Wolinski et braqué par les frères Kouachi

Patrick, kiosquier de Cabu et Wolinski, témoigne ce mardi sur RMC (illustration)

Patrick, kiosquier de Cabu et Wolinski, témoigne ce mardi sur RMC (illustration) - AFP

TEMOIGNAGE - Patrick Deschamps est kiosquier dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés. C'est chez lui que Cabu et Wolinski, deux des caricaturistes assassinés, venaient acheter la presse. Le même qui, le jour de l'attentat du journal, s'est fait braquer sa voiture... par les frères Kouachi. Ce mardi, il raconte sur RMC.

Béret parisien sur la tête, Patrick Deschamps est kiosquier dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Le 7 janvier 2015, le matin de la tuerie de Charlie, il voit, sans le savoir, pour la dernière fois deux de ses plus fidèles clients: les dessinateurs Cabu et Wolinski. "Monsieur Wolinski avait toujours un petit mot, principalement le mercredi, se souvient-il ce mardi sur RMC. Il m'a demandé si j'avais reçu Charlie et m'a dit qu'il ne me le prenait pas car il partait à la conférence de rédaction".

Le hasard veut qu'à la fin de son service, quelques minutes seulement après la fusillade, il tombe nez à nez avec les frères Kouachi: "Le conducteur me met la Kalachnikov et me dit 'Tu descends, on a besoin de ta voiture'. Je demande à récupérer mon chien, confie-t-il encore. Ils me disent aussi qu'ils représentent Al Qaeda au Yémen et repartent en direction de la porte de Pantin".

Malgré tout, Patrick ne participera pas aux commémorations officielles qui débutent ce mardi. "Je vais passer quelques instants place de la République mais c'est tout. Je vais le vivre de manière personnelle, à ma manière à moi, justifie-t-il. Je vais avoir des petits pincements au cœur, des petites choses comme ça…" Et mercredi matin, comme tous les matins, Patrick sera fidèle au poste: dès 4h30, il sera dans son kiosque pour notamment vendre le numéro spécial de Charlie Hebdo.

Maxime Ricard avec Marion Dubreuil