Nîmes: la police démantèle la "plus importante affaire" de lotos illégaux en France

Une grille de Loto (photo d'illustration) - Joël Saget - AFP
Des perquisitions ont mis un terme à la "plus importante affaire de lotos illégaux" jamais découverte en France, qui aurait rapporté plus de 11 millions d'euros à ses promoteurs au détriment de "centaines d'organisations", a indiqué jeudi le parquet de Nîmes.
Ouverte en octobre, une enquête préliminaire a permis de "mettre au jour une exploitation massive de lotos en ligne sur l'ensemble du territoire national, menée par une organisation familiale", a expliqué dans un communiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.
Les "cinq principaux mis en cause proposaient depuis plusieurs années, hebdomadairement, de nombreux lotos en ligne en violation de la législation sur les jeux", a ajouté la magistrate.
"Les recettes de ces lotos illicites dépassaient 11 millions d'euros entre 2021 et 2023", a-t-elle ajouté.
Une organisation familiale
"C'était une organisation familiale, avec deux parents septuagénaires et leurs deux enfants", a détaillé Stéphane Piallat, patron du Service central des courses et jeux (SCCJ) de la police judiciaire, qui a piloté l'enquête.
Le cinquième suspect est le gérant de l'une des trois principales sociétés organisatrices des lotos. Au total, "30 à 40 personnes" étaient employées par ces sociétés comme commerciaux pour démarcher les associations, a-t-il souligné.
"Plus de 180 associations victimes, basées dans toute la France, ont été identifiées ainsi que des mairies", a ajouté M. Piallat.
Des interpellations et perquisitions, menées mardi avec l'appui des douanes de Perpignan (ONAF), de la brigade des enquêtes économiques et des services de police judiciaire de Nîmes, Marseille et Montpellier, ont débouché sur la saisie de "1,6 million d'euros", de "10 véhicules" et du "matériel de communication qui équipait les studios de production des lotos illégaux", selon la même source.
"La plus importante affaire de lotos illégaux"
Les interpellations et perquisitions ont eu lieu dans la banlieue de Nîmes, à Istres (Bouches-du-Rhône) et à Pertuis (Vaucluse), selon le chef du SCCJ.
L'enquête "se poursuit afin d'identifier les centaines d'associations victimes de cette offre de jeu illégale, de finaliser les saisies de patrimoine, ainsi que de définir les responsabilités des différents protagonistes", a indiqué la procureure, sans plus de détails sur la manière dont étaient organisées ces loteries en ligne.
"Il s'agit de la plus importante affaire de lotos illégaux réalisée en France à ce jour", a souligné Cécile Gensac.