Nouvelle-Calédonie: quel est le profil des émeutiers?

Nuit plus calme que les précédentes en Nouvelle-Calédonie, selon les autorités. "L'état d'urgence a permis, pour la première fois depuis lundi, de retrouver une situation plus calme et apaisée dans le grand Nouméa" indique le haut-commissariat de la République. "Une école et deux entreprises" ont tout de même brûlé.
"En plus des 1.700 effectifs qui sont déjà sur place, 1.000 forces de l'ordre supplémentaires vont être déployées” a indiqué ce jeudi Gabriel Attal. L'armée s'est également déployée pour "sécuriser" les ports et l'aéroport.
Les forces de l'ordre ont été confrontées à environ "5.000 émeutiers" dans la nuit de mercredi à jeudi selon le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. Deux cents d'entre eux ont été interpellés selon le dernier bilan.
"Ce qui frappe dans le profil des émeutiers, c'est d'abord leur âge”, analyse Cédric Boyer, en charge des Outre-mer pour le syndicat de police Alliance.
“On parle de tranche d’âge partant de 12 jusqu’à 25-30 ans. C’est ce qui est assez effrayant, de voir qu’il y a des mineurs qui n’hésitent pas à faire feu sur les forces de l’ordre. C'est dû au fait de la facilité de trouver des armes, qui circulent en grand nombre en Nouvelle-Calédonie. On parle de plus de 70.000 armes pour une population d’environ 150.000 habitants”, assure-t-il.
Des inégalités sociales immenses
Ces jeunes, pour la plupart des Kanaks, peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie, sont aussi issus des classes sociales les plus pauvres, ce qui explique en partie ces violences aux yeux d'Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS.
“Ce sont des gamins qui n’ont rien à perdre parce qu’ils n’ont pas de pièce comme on dit là-bas. Et ils ont la rage, ils ont une colère immense. Les inégalités sociales et économiques dans ce pays sont les pires de l’ensemble des territoires de la République”, appuie-t-elle.
Dans l'archipel du Pacifique sud, plus d'un jeune sur quatre est au chômage.