Nouvelle-Calédonie: retour au calme après trois nuits de chaos, des quartiers à "reconquérir"

Nuit plus calme que les précédentes en Nouvelle-Calédonie, selon les autorités. "L'état d'urgence a permis, pour la première fois depuis lundi, de retrouver une situation plus calme et apaisée dans le grand Nouméa" indique le haut-commissariat de la République. "Une école et deux entreprises" ont tout de même brûlé.
Nouméa semble reprendre vie. Les habitants sortent de chez eux. Ils vont pour beaucoup faire leurs courses dans les magasins qui n’ont pas été pillés ou incendiés. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette accalmie. Tout d’abord, les nombreux appels au calme des institutions et partis politiques. Mais aussi et surtout de la cellule à l’origine de ces émeutes.
Le contrôle de certains quartiers n'est plus assuré
Sans oublier la résistance des habitants et l’envoi massif de renforts. 2.700 policiers et gendarmes seront déployés en Nouvelle-Calédonie d’ici ce vendredi soir. Ce sont 1.000 de plus qu’à l’accoutumée.
Une forte présence toutefois toujours nécessaire. Le plus haut représentant de l’Etat en Nouvelle-Calédonie reconnaît que le contrôle de plusieurs quartiers n’est plus assuré. Il espère maintenant que les renforts pourront les aider à les reconquérir après plusieurs nuits de violences.
"Des renforts vont arriver (...) pour contrôler les zones qui nous ont échappé ces jours derniers, dont le contrôle n'est plus assuré", a déclaré devant la presse à Nouméa Louis Le Franc, Haut-commissaire de la République sur ce territoire français du Pacifique.
Ils doivent permettre de "reconquérir tous les espaces de l'agglomération (de Nouméa) que nous avons perdus, et qu'il nous appartient de reprendre", a-t-il poursuivi.
Le représentant de l'Etat a évoqué "trois zones", des quartiers défavorisés du grand Nouméa peuplés majoritairement d'autochtones: Kaméré, Montravel et une partie de "la Vallée du Tir", où des "centaines d'émeutiers" recherchent selon lui "le contact avec les forces de l'ordre" et à poursuivre leurs "exactions".
Malgré l'accalmie, le Premier ministre, Gabriel Attal, présidera une nouvelle réunion de crise à 8h ce vendredi matin. Et il ne ferme pas la porte à un déplacement dans l'archipel. Emmanuel Macron lui devrait échanger avec les élus calédoniens dans la journée.