RMC

"On a voulu récupérer notre bien": une famille en garde à vue après avoir expulsé des squatteurs

Alors que la maison familiale était squattée depuis plusieurs mois et devant l'immobilisme des autorités, une famille de Bobigny a décidé d'expulser elle-même les squatteurs. Avant que tous les membres de la famille ne soient placés en garde à vue.

À Bobigny en Seine-Saint-Denis, la maison familiale achetée en 1986 et dans laquelle a grandi Sonia, a été transformée en dépotoir, envahie par l’humidité et retrouvée dans un désordre inouï après avoir été squattée. Des dégâts irréversibles pour la fille de la propriétaire: "Là, ce n'est plus envisageable de vivre ici. Tout a été dégradé, on a des travaux énormes à faire, il y en a pour 30-50.000 euros de travaux. Les squatteurs eux en attendant, n'ont rien", déplore-t-elle au micro de RMC.

Au bout de 3 mois de squat et face à l’inaction de la justice, les enfants de la propriétaire de 75 ans rassemblent un groupe de 25 personnes pour passer à l’action mais se retrouvent en garde à vue pour violation de domicile: "On a voulu récupérer notre bien et les squatteurs ont porté plainte contre nous. Ils n'ont rien perdu dans tout ça. Nous on a perdu la santé, notre énergie et du temps. Eux n'auront rien, ce n'est pas normal", ajoute Sonia.

Alors pour s'attaquer aux squatteurs, la majorité alliée aux Républicains, veut faire passer une loi anti-squat pour rééquilibrer les pouvoirs entre propriétaires et squatteurs. Les députés veulent créer un délit de squat pour qu'il soit considéré comme du vol".

La maison va être vendue au rabais

Mais pour l’avocat Raphael Richemond, il ne suffit pas de faire évoluer la loi pour accélérer les démarches.

"Le problème est lié à une lenteur de la justice liée son manque de moyens. Pour moi, le meilleur moyen d'accélérer les procédures n'est pas de modifier la loi mais d'octroyer plus de moyens à la justice en créant des postes de magistrats et de greffiers qui permettront d'avoir des dates d'audiences plus proches, tout simplement", explique-t-il.

À Bobigny, la famille lésée est encore en procès pour son action illégale. Et alors que les anciens squatteurs vivent toujours à proximité, Sonia et sa famille ont du se résoudre à vendre au rabais leur habitation.

Antoine Martin (avec G.D.)