Ouverture du procès Jubillar, lundi: à Cagnac-les-Mines, on veut que l'accusé "crache le morceau"

La cour d'assises du Tarn va tenter à partir de lundi de percer le mystère du dossier Jubillar, affaire judiciaire autant que médiatique dans laquelle les jurés doivent répondre à une question centrale: Cédric a-t-il tué Delphine son épouse, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, et dont le corps n'a jamais été retrouvé ?
Le peintre-plaquiste, détenu depuis juin 2021 et qui vient de célébrer ses 38 ans en prison, nie être le meurtrier de celle qui était devenue sa compagne vingt ans plus tôt, une infirmière qui lui a donné deux enfants mais qui voulait le quitter.
"Dans le village, c'est tabou"
Que s'est-il passé ce soir-là? Question qui hante encore les rues et les habitants de Cagnac-les-Mines. Presque 5 ans après, Dominique, a du mal à se confier : "Dans le village c’est un petit peu tabou, on n’ose pas trop en parler. C’est pesant pour un petit village comme le nôtre, un petit village où tout se passe bien, où il y a une très bonne ambiance", confie-t-elle au micro de RMC.
Parmi les rares habitants qui prennent la parole, il y a Françoise, retraitée, qui attend beaucoup de l’accusé, Cédric Jubillar: "Qu’il crache le morceau, qu’il dise la vérité, surtout pour ses enfants, et pour tout le monde aussi, car cela fait un moment que cela dure, il fait marcher tout le monde, il fait marcher tout le monde, il rigole…Nous on veut la vérité."
"On essaie de passer à autre chose"
"Connaitre la vérité" pour que la pression retombe enfin, abonde le maire Patrice Norkowski. "C’est vrai qu’il y a une pression médiatique derrière. C’est un évènement auquel on n’est pas jamais préparé, et il faut faire face . La justice va prendre une décision par rapport au sort de Cédric Jubillar, il faut faire confiance à la justice", martèle l'élu.
"Et puis nous sur la commune, on essaie de passer à autre chose forcément, on ne peut pas dire qu’on oubliera l’histoire, on ne l’oubliera jamais", commente-t-il. Un maire qui regrette également qu'aujourd'hui encore, des visiteurs sillonnent sa commune, nourris par la curiosité malsaine de savoir où a disparu Delphine Jubillar.
Quelques jours avant le procès, Me Martin a insisté auprès de l'AFP: "dès le début, les enquêteurs ont estimé que le principal suspect, c'était Cédric Jubillar. Des portes ont été entrouvertes, elles ont été rapidement refermées sans qu'il y ait de véritables investigations".
Plus de 300 journalistes de près de 80 médias ont été accrédités et le palais de justice d'Albi a été spécialement aménagé pour accueillir une affluence exceptionnelle pendant quatre semaines.