Affaire Jubillar: les nouvelles révélations qui rabattent les cartes à deux mois du procès

Nouveau rebondissement dans l'affaire Jubillar. Alors que le procès de Cédric Jubillar s'ouvre dans un peu plus de deux mois, sa dernière compagne affirme, dans une interview accordée au journal Le Parisien, que Cédric Jubillar lui aurait avoué le meurtre de Delphine.
Selon elle, l'accusé aurait notamment expliqué comment il avait étranglé son ex-femme. Des confidences recueillies au téléphone et lors de rencontres au parloir de Seysses, en Haute-Garonne, où il est en détention provisoire.
Selon elle, il va même jusqu’à lui montrer la manière dont il aurait étouffé la victime, provoquant chez cette témoin un instant de suffocation et de "peur". Toujours selon cette femme, au milieu des détails de son crime. Cédric Jubillar va même jusqu’à la menacer : "J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien"… C’est un témoignage qui doit cependant être analysé avec prudence, d’autant que ce n’est pas la première fois que des aveux de l’accusé sont relatés par des proches.
"Scandaleux que les enquêteurs n'aient pas pris le temps de l'interroger"
Un témoignage qui pourrait rebattre les cartes à 2 mois de l’ouverture du procès. En effet, les avocats de Cédric Jubillar comme ceux de la famille de Delphine Jubillar s’accordent à dire qu’un procès ne peut pas se tenir sans que les enquêteurs aient entendu cette femme. Maître Alexandre Martin, avocat de la défense, dénonce un piège pour la défense et une enquête à charge.
“Ce qui est relativement scandaleux, c’est que ça soit caché. Que les enquêteurs n’aient pas pris le temps d'interroger cette femme. Les investigations sont manifestement amenées. C’est encore la révélation que ce dossier n’est pas prêt”, souligne-t-il.
Le procès prévu le 22 septembre
Mourad Batik, avocat de la famille de Delphine Jubillar y voit un témoignage déterminant pour la manifestation de la vérité.
“Elle rentre dans des micro-détails qu’il lui a forcément dit. Cet individu va tour à tour expliquer à sa sœur, à un compagnon de cellule, Marco, qu’il a tué Delphine Jubillard. C’est une attitude qui est questionnable pour cet individu qui encore aujourd’hui se dit parfaitement innocent et étranger à la disparition de Delphine”, pointe-t-il.
De son côté, le parquet général de Toulouse rappelle que seule la présidente de la Cour d’assises du Tarn peut ordonner l’audition de cette femme avant le procès. Le procès de Cédric Jubillar doit s'ouvrir le 22 septembre prochain.
Est-ce que le procès pourra se tenir?
C’est la question que soulève la publication de ce témoignage puisque la procédure n’est plus au stade de l’enquête, et les gendarmes ne peuvent pas auditionner cette femme.
Il faut que la présidente de la cour d’assises du Tarn demande un supplément d’information avant le procès, et cela repousserait donc la date de son ouverture.
Sur ce point, avocat de la défense mais également des parties civiles s’accordent à dire qu’il faut que ce témoignage doit être entendu par les enquêteurs pour savoir si oui ou non, il participe à la manifestation de la vérité.