Paris: les riverains du quartier de Stalingrad cherchent toujours les effets des millions du plan crack

Des consommateurs de crack à Stalingrad dans le nord de Paris - AFP
Malgré les millions d’euros dépensés, rien n’a changé dans le quartier de Caroline, riveraine de la place Stalingrad dans le nord de Paris: "Si ce plan a réellement été impliqué, on ne comprend pas l'impact au niveau de la qualité de vie. Les toxicomanes sont toujours aussi nombreux, ils font toujours autant de nuisance. Il y a eu plus de 400 personnes logées mais le fait de les loger ne leur fait pas arrêter la drogue".
Pour la Cour des comptes aussi, le plan crack lancé en 2019 est inefficace. Un nouvel audit révèle que le plan a coûté 25 millions d'euros au total au lieu de 9 initialement prévus. Et s'il a permis de créer des places d'hébergements pour les toxicomanes, il n'a eu que très peu d'effet sur les atteintes à la tranquillité publique.
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Les associations veulent élargir le plan d'hébergement
Et si 70% du budget du plan Crack a d'ailleurs été dédié à la création de 440 places d’hébergement pour les toxicomanes, c'est une étape indispensable à leur prise en charge plaide Florian Guyot, directeur général de l’association Aurore chargée d’héberger les consommateurs de crack:
"Une fois qu'une personne rentre dans l'hébergement, il est possible de travailler autour de sa santé. Ce n'est pas du jour au lendemain où l'on va vers une réduction des consommations, c'est un parcours qui prend du temps. Cette méthode du plan première version, mériterait d'être élargie pour faire suite à cette première étape".
En 2020, sur les 550 toxicomanes hébergés, une cinquantaine ont entamé un parcours de soin ou de réinsertion affirme l’association.
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