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Policiers attaqués à Compiègne: "Ils sont arrivés, en groupe, pour chercher les CRS", témoignent deux lycéennes

Si un rassemblement pour protester contre les mesures sanitaires est à l'origine d'un blocage du lycée, les forces de l'ordre évoquent un mode opératoire ressemblant aux violences urbaines ayant touché un quartier voisin il y a quelques semaines.

Des policiers et pompiers qui avaient été appelé pour un feu de poubelles, ont été pris à partie devant un lycée bloqué par des élèves. En danger, les fonctionnaires de police visés par des jets de projectiles et des tirs de mortiers d'artifices, ont dû abandonner leur véhicule qui a été pillé et dégradé.

Une heure plus tard ce sont une centaine de personnes qui ont affronté les forces de l'ordre et pompiers qui se trouvaient devant l'établissement. Un pompier a été blessé à l’avant-bras par un tir de mortier. 

Lundi soir, 8 jeunes étaient en garde à vue. Âgés entre 15 et 16 ans, sept d'entre eux sont scolarisés au lycée Mireille Grenet, lycée devant lequel ont eu lieu les incidents. Le dernier est inscrit dans un autre lycée de Compiègne

Pourquoi de telles violences ont éclatées?

Téléphone à la main, Fanny et Andréas, deux jeunes filles que RMC a pu nterrogées, regardent sur leurs smartphones les vidéos qu’elles ont prises des violences survenues un peu plus tôt devant leurs lycées. Et ne semblent pas vraiment réaliser ce qu’il s’est passé, confiant ne pas savoir qui sont ces personnes: 

"Là, sur cette vidéo, c'est le moment où ne voyait plus rien, il y avait trop de monde qui courait... Ils sont tous arrivés, en grande bande cagoulée, tout en noir. Mais on n'a pas voir qui c'était. Ils sont tous arrivés, en groupe, directement sur la voiture de police, pour chercher les CRS" racontent-elles.

Trois des interpellés avaient sur eux, un casque anti-émeute, des boucliers ou encore des gants de policiers, des objets volés dans la voiture de police dégradée. Les autres ont été vus en train d’attaquer les force de l’ordre ou de s’en prendre au véhicule, notamment sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux.

La priorité des enquêteurs est toujours de retrouver un maximum des jeunes qui ont participé à ces violences. Après se posera la question du mobile: qu’est ce qui a entraîné un tel déchaînement à l’encontre des forces de l’ordre? 

Toutes les pistes restent ouvertes, d’abord celle d’une manifestation contre le protocole sanitaire du lycée qui aurait dégénérée. Mais le rectorat d’Amiens a réagi après les faits, expliquant que ces incidents résultent d’un climat de violence externe et qu’il ne s’agit pas du tout d’éventuelles revendications en lien avec le protocole sanitaire.

"Le mode opératoire fait plutôt penser aux violences urbaines survenues la semaine dernière au Clos des Roses", confie une source proche de l’enquête. Le Clos des Roses c’est un quartier proche du lycée, "une plaque tournante de la drogue dure", selon cette même source.

Un quartier qui connaît beaucoup d’incident depuis le mois de septembre, car la police a intensifié sa lutte contre le trafic.

Maxime Brandstaetter, Florian Chevallay (avec Guillaume Dussourt et Alexis Kynigopoulos)