Policiers attaqués à Viry-Châtillon: "On ne peut plus entrer dans la ville, les gens ont peur"

- - AFP
Quatre policiers ont été blessés par des jets de projectiles incendiaires samedi à Viry-Châtillon. Deux d'entre eux, qui étaient à l'intérieur de leur véhicule, y ont été bloqués par les auteurs de l'agression, une quinzaine d'individus, et souffrent de graves brûlures. Le drame s’est déroulé sur un carrefour très fréquenté, qui sépare la cité de la Grande Borne d’un quartier résidentiel. Les policiers surveillaient une caméra de surveillance à cette intersection, où le trafic de drogue et les vols sont récurrents. Cette caméra est vue comme un obstacle pour les délinquants, qui l'ont visée à plusieurs reprises.
"Depuis quinze jours, on a eu deux attaques successives, assure le maire de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain (UDI). Une première fois où la caméra a été endommagée et une deuxième où on l'a réparée". Depuis des policiers surveillaient cette caméra et ont donc été pris pour cible ce samedi. Une attaque ultra-violente qui a particulièrement choqué le maire. "Le plus important est d'abord de s'inquiéter de la santé des quatre policiers atteints", indique-t-il avant d'estimer: "C'est un traumatisme pour moi mais aussi et surtout pour les habitants".
"Ils n'ont plus peur de rien"
Parmi eux, Antoine qui vit depuis 20 ans dans cette commune de l'Essonne. "C'est inadmissible, considère-t-il. On ne peut plus entrer dans la ville, les gens ont peur". Le sentiment de ras-le-bol touche aussi les policiers comme l'explique Claude Carillo, du syndicat de police Alliance: "Aujourd'hui, on est dans un département sinistré, que ce soit pour le matériel et les effectifs. La preuve, on a des individus qui n'ont plus peur de rien". C'est pourquoi, le syndicat réclame 300 effectifs supplémentaires dans le département de l’Essonne.
"Ça fait de nombreux mois que l'on réclame des effectifs supplémentaires, confirme Fabien Lefebvre, secrétaire départemental du syndicat Unsa Police dans l'Essonne. On est démunis. Je ne sais pas quel déclic on attend réellement pour intervenir et faire quelque chose sur ce quartier. Là, ça se passe. La routine revient. Deux semaines après, il y a un nouveau guet-apens. On remet des effectifs pour sécuriser le quartier. Après, ça repart. On a l'impression que c'est un cycle. Rien n'est fait".