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Policiers blessés à Paris: le suspect "avait déjà essayé de suivre ma sœur dans l'ascenseur"

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Selon plusieurs témoignages recueillis par RMC, le suspect ayant grièvement blessé deux policiers dans le XIIIe arrondissement de Paris jeudi après avoir poignardé une femme de 73 ans, avait l'habitude de suivre plusieurs jeunes filles. Un homme décrit comme instable psychologiquement.

De nombreuses questions restaient posées vendredi sur les circonstances dans lesquelles deux policiers ont été grièvement blessés par balles dans les locaux du commissariat du 13e arrondissement de Paris par un homme interpellé qui s'est emparé d'une arme de service.

L'un des deux fonctionnaires, touché à l'abdomen, était "encore entre la vie et la mort" vendredi matin, a rapporté le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, confirmé par le parquet de Paris. L'agresseur avait été interpellé une demi-heure plus tot après avoir poignardé une femme de 73 ans. Tous eux sont également toujours hospitalisés.

Paris : 2 policiers blessés par balle dans un commissariat - 10/05
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"Il l'a accompagnée jusqu'à chez elle, il a forcé la porte"

Le suspect âgé 31 ans est "inconnu de la police et de la justice", selon le parquet, et de "type asiatique", selon une source policière citée par l'AFP. Un homme au comportement étrange qui avait pris l'habitude de s'introduire dans un immeuble, de suivre et accoster certains de ses résidents.

"Il avait déjà essayé de suivre ma soeur dans l'ascenseur la semaine dernière. Aussi, il y a trois jours, il avait essayé de suivre une autre fille, une voisine. Il l'a accompagnée jusqu'à chez elle et a forcé la porte", rapporte Amine, habitant du 2e étage.

Il aurait lui-même vécu dans cet immeuble auparavant et y avait domicilié sa société il y a 2 ans. En début de semaine, il avait également suivi la fille de Sid, âgée de 15 ans. "Ma fille revenait du collège, il l'a suivie. Il est parti quand mon épouse a ouvert la porte", relate-t-il.

"Je donne, on me donne jamais en retour", aurait déclaré le suspect quelques jours avant les faits

"Ma fille m'a dit que quand il était avec elle dans l'ascenseur, il a dit: "Moi je donne, on me donne jamais en retour". Ma fille a trouvé que c'était comme s'il n'était pas là d'esprit. J'ai des remords, disons que si ma fille nous avait dit cela avant, je serais parti directement à la police et peut-être que ce ne serait pas arrivé", confie Sid.

Le préfet de police de Paris a expliqué vendredi que les policies étaient intervenus jeudi vers 22h00 pour "une agression extrêmement violente au cutter sur une femme qui a été grièvement blessée". "L'homme était manifestement très excité", a-t-il ajouté.

Pas de lien encore établi entre l'agresseur et la femme poignardée

Les policiers en tenue, appartenant au groupe de soutien des quartiers (GSQ), ont amené l'homme au commissariat et l'ont fait souffler dans un éthylotest dans la salle de fouille. C'est à ce moment-là qu'il s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire, blessant grièvement les deux policiers, avant d'être neutralisé par le tir de riposte d'un fonctionnaire. Atteint au thorax, il a été hospitalisé dans un état grave.

"On ne sait pas s'il connaissait la femme" qu'il a agressée, a-t-il dit, ajoutant que les policiers appelés sur place avaient dû "défoncer la porte" de l'appartement.

Julie Brault