Pourquoi une fresque en hommage à Adama Traoré et George Floyd fait-elle polémique à Stains?

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Une fresque qui représente les visages d'Adama Traoré et George Floyd est au coeur d'une polémique à Stains en Seine-Saint-Denis. Deux cents policiers environ ont manifesté lundi devant la préfecture de Bobigny pour dénoncer une fresque "contre le racisme et les violences policières" inaugurée récemment par la municipalité de Stains. Une délégation a été reçue par le préfet et a demandé au préfet de solliciter officiellement le maire de Stains pour lui demander d'enlever la phrase inscrite sur la fresque.
"En 2020 ce n'est pas acceptable de dire que la police est raciste, regardez autour de vous, la police est le reflet de la société", assure des représentants du syndicats Alliance.
Le syndicat avait dans un premier temps appelé samedi les fonctionnaires à se réunir devant la fresque, avant de se raviser.
En réponse, le comité Adama avait lui aussi appelé à se rendre sur les lieux de la fresque
Réalisée par un collectif d'artistes locaux et inaugurée jeudi en présence du maire, cette fresque représente, sur un fond bleu agrémenté de nuages, les visages de George Floyd, Américain noir asphyxié par un policier blanc lors de son interpellation aux Etats-Unis, et d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise). Une phrase les surplombe : "Contre le racisme et les violences policières."
En réponse, le comité Adama avait lui aussi appelé à se rendre sur les lieux de la fresque. "Effacer mon frère, recouvrir son visage, c'est nier son existence. (...) C'est profaner nos morts", s'était insurgée dimanche, dans une vidéo en ligne, Assa Traoré, la sœur d'Adama également présente à l'inauguration.
Dimanche, le maire avait fait part de ses inquiétudes quant à un rassemblement pouvant constituer "une menace à l’ordre public". "Cette fresque est une expression artistique et pacifiste, en soutien et hommage à toutes les victimes de l’injustice", avait affirmé M. Taïbi, estimant qu'il fallait "dénoncer les comportements inadmissibles de certains policiers qui outrepassent leurs droits."