Procès des viols de Mazan: "On peut s’attendre à des peines requises extrêmement lourdes"

Vingt ans de prison requis à l'encontre de Dominique Pelicot au procès dit des viols de Mazan. Sans surprise, les avocats généraux ont demandé la peine maximale à l'égard de l'ex-mari de Gisèle Pelicot, qui l'a droguée pour la violer et la livrer à des inconnus pendant près de 10 ans.
Après le chef d'orchestre, l'instigateur de ces viols, le parquet général a poursuivi ses réquisitions en se prononçant sur 21 accusés sur les 51 au total. Des peines qui vont de quatre ans d'emprisonnement pour atteinte sexuelle à la peine maximale.
À la sortie de la salle, Me Louis-Alain Lemaire, qui représente quatre accusés, se dit stupéfait par la sévérité des réquisitions.
“Je ne voudrais pas que la médiatisation de ce procès ait une incidence sur ce qui est réclamé”, indique-t-il.
Des peines de plus en plus longues
Dix ans, c'est pourtant la peine de prison moyenne prononcée en France pour viol. Pour le parquet général, peu importe si les accusés savaient que Gisèle Pelicot serait droguée avant de se rendre au domicicle des Pelicot, tous l'ont découverte inconsciente. Aucun n'a recueilli son consentement. Tous ont poursuivi leurs agissements sur ce corps inerte.
Les avocats généraux prennent en considération le casier judiciaire des accusés quand il a trait aux violences intra-familiales, ce qui porte la peine requise à 11 ans pour l'un d'entre eux. Enfin, la nature des actes imposés, notamment la fellation, leur mulitiplicité et les dénégations ont porté jusqu'à 13 ans les réquisitions pour un accusé. Aujourd'hui, les réquisitions devraient encore monter notamment au regard du nombre de faits reprochés aux accusés.
Me Emile Henri Biscarrat s'attend à plus pour son client, qui s'est rendu cinq fois chez les Pelicot.
“L’attente est fébrile parce que nous sommes, peu ou prou, même pas à la moitié du nombre d’accusés et nous sommes déjà à 12-13 ans. Or, je crois savoir que ça va aller crescendo. Donc on peut s’attendre à des peines requises extrêmement lourdes selon la fréquence de leur venue, selon leur casier judiciaire…”, détaille l’avocat.
À l'extérieur, le mot d'ordre des militantes féministes venues manifester devant le tribunal est clair: sans nuances, 20 ans pour chacun.