Procès Péchier: pourquoi la police a du réinventer sa manière d'enquêter durant cette affaire

Le procès de Frédéric Péchier se poursuit devant la cour d'assises du Doubs.L'ex-anesthésiste est accusé d'avoir empoisonné, entre 2008 et 2017, 30 patients dans deux cliniques privées de Besançon dont douze sont morts.
Au deuxième jour du procès mardi, le directeur de l'enquête a été interrogé pour exposer le contenu des 30.000 feuillets d'investigation accumulés pendant presque 8 ans.
"Apprendre à travailler différemment"
Le policier décrit une enquête “sans scène de crime où les armes sont des médicaments, où l'utilisation de gants a empêché de recueillir des preuves et où il a fallu apprendre à travailler différemment”. Pendant 10 heures, Olivier Verguet liste sans s'arrêter les éléments à charge qui désignent selon lui Frédéric Péchier. Sa présence quasi-permanente près des blocs opératoires, les médicaments retrouvés dans ses affaires, des confidences autour d'une cigarette...
Il raconte l'urgence de l'enquête pour faire cesser les empoisonnements. En fin de journée, la tension monte d'un cran lorsque sont évoquées les nombreuses écoutes téléphoniques durant lesquelles, l'accusé insulte copieusement magistrats et enquêteurs. En face, la défense bouillonne.
Finalement, les avocats s'écharpent sur fond de procédure. L'un des conseils de Frédéric Péchier s'agace: “J'ai des questions importantes à poser face à des gens qui ne sont pas sérieux et je demande à de reprendre ce contre-interrogatoire demain”, lance-t-il avant que la présidente ne suspende les débats.