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Procession catholique attaquée à Paris: "Pas question de renoncer", selon monseigneur Denis Jachiet

DOCUMENT RMC - Jets de projectiles, coups de poings... Une procession catholique qui croisait des manifestants antifa dispersés d'une autre manifestation non-loin a été la cible de quelques violences samedi.

Environ 300 catholiques se sont réunis samedi pour honorer la mémoire d’une cinquantaine d’otages fusillés le 26 mai 1871 pendant la Commune de Paris. Parmi ces otages figuraient dix prêtres et séminaristes.

Arrivée à proximité du cimetière du Père Lachaise, le cortège a fait face à une contre-manifestation. Des insultes commencent à fuser, quelques chants "tout le monde déteste les versaillais" ou "à mort les fachos", fusent.

Quelques centaines de mètres plus loin, les fidèles voient arriver un groupe d’une vingtaine de jeunes cagoulés qui leur jette des projectiles et leur assène des coups. Un homme blessé au crâne a été hospitalisé. Le diocèse de Paris a annoncé le dépôt d’une plainte contre X.

"C'était couru d'avance"

Monseigneur Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris, conduisait cette procession à la mémoire des martyrs de la Commune à l'appel de cinq paroisses du XXe arrondissement et du diocèse de Paris, et témoigne ce mardi matin de ce qu'il s'est passé de son point de vue durant ces événements. Il estime que le dispositif de sécurité n'était pas optimal.

"Ils étaient en si petit nombre qu'on avait l'impression que leur mission était plutôt d'assurer la circulation plutôt que la protection. Je pense qu'il y a eu un manque d'anticipation."

Jean-Pierre Denis, écrivain et journaliste spécialiste des questions catholiques est d'accord avec ce constat.

"Dans cette histoire, c'était couru d'avance avec cette procession concomitante avec une autre manifestation qui se dispersait dans le même secteur. Si j'avais été directeur de publication j'aurais envoyé des journalistes là-bas car c'était certain qu'il allait se passer quelque chose. Que la police n'ait pas vu ça venir c'est quand même bizarre."

Monseigneur Denis Jachiet assure que les fidèles présents à cette procession ont été choqués, mais que, dans l'ensemble, le climat social tendu en France ne les empêche pas de poursuivre sereinement l'exercice de leur foi.

"Il n'est pas question de renoncer aux processions religieuses dans l'espace public, on est dans la légalité. Ceux qui ont participé samedi ont eu peur. Habituellement non, pas tant que ça, malgré les attentats les gens continuent d'aller à l'église."
J.A.