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Rixes mortelles entre adolescents: comment les réseaux sociaux ont mis le feu aux poudres

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Les réseaux sociaux, très présents dans la vie des jeunes sont souvent l'étincelle à l'origine de drames comme dans la mort d'une jeune de 14 ans à Saint-Chéron lundi, tuée d'un coup de couteau.

Des joutes verbales sur les réseaux sociaux qui entraînent la mort de très jeunes adolescents. C'est ce qu'il se serait passé en amont de la mort d'une adolescente de 14 ans à Saint-Chéron dans l'Essonne lundi. Selon le communiqué de la procureure, la rivalité entre des mineurs de la petite ville de 5000 habitants et celle de Dourdan située à une dizaine de kilomètres, remonte à cet été "sur fond de messages, d'insultes et de provocations sur les réseaux sociaux".

Car les réseaux sociaux, très présents dans la vie des jeunes sont souvent l'étincelle à l'origine de tels drames. À 12 ans, des rivalités sur les réseaux sociaux, Mylan en a déjà vu: "Certains envoient des messages à ceux qu'ils n'aiment pas, d'autres en "story" se moquent d'autres élèves et ensuite ils se battent".

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"C'est pour montrer qu'on est le plus fort, par fierté, par ego"

Marco a aussi vécu personnellement ces affrontements virtuels quand il était au collège. A 19 ans, avec le recul, les raisons lui paraissent claires: "C'est pour montrer qu'on est le plus fort, par fierté, par ego. Les réseaux sociaux, c'est un mur, tu écris tout ce que tu veux tu peux faire n'importe quoi alors qu'en face à face, il n'y a pas de mur".

Médiateur à Cholet, Azdine Rebaï remarque lui aussi cette escalade. Des mots et une violence que les plus jeunes ont du mal à appréhender. Pour lui, il est important de leur faire prendre conscience: "Comme conseil je dirai qu'il faut faire attention au mot que l'on balance sur les réseaux sociaux. Tu peux blesser et tu peux te faire blesser et qui va en pâtir, c'est les parents. Les réseaux c'est une chose mais c'est virtuel et ça peut quand même blesser très fort". Et pour lui, le dialogue doit se faire sur le terrain, au contact des jeunes, car les adultes côtoient rarement les jeunes sur les réseaux sociaux.

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Rémi Ink et Aymeric Dantreuille (avec Guillaume Dussourt)