Sainte-Soline: "Ils avaient tout du parfait petit terroriste" selon un policier, "indécent" pour un avocat

A qui la faute? Quarante-huit heures après les affrontements à Saint-Soline (Deux-Sèvres), le syndicaliste policier Jean-Christophe Couvy dénonce les violences à l’encontre des forces de l’ordre, d’abord en marge des manifestations contre la réforme des retraites puis autour de projet de méga-bassine. "On voit une montée des violences contre les forces de l’ordre, mais aussi contre l’institution et la République, explique le secrétaire national Unité SGP Police-FO dans ‘Apolline Matin’ ce lundi sur RMC et RMC Story. Les manifestations contre la réforme des retraites se sont très bien passées. (…) Sauf que le 49.3 a déchainé les passions. On a basculé dans une hyper violence. Les jeunes sont rentrés dans la danse. C’est ce qui est surprenant par rapport au début des manifestations, c’est que la jeunesse est dans la rue. Les jeunes vivent dans l’immédiateté, c’est une façon d’exprimer leur colère."
Et il pointe l’arsenal dangereux dont disposaient certains manifestants dans les Deux-Sèvres ce samedi. "Les ONG, la Ligue des droits de l’homme, fixent toujours les policiers, jamais les manifestants. Les manifestants sont quand même arrivés armés. Ils avaient des cocktails Molotov, des boules de pétanques… Ils avaient tout du parfait petit terroriste. Les images parlent d’elles-mêmes. Il y a des blessés chez les forces de l’ordre, des bus brûlés…"
Des propos "indécents" selon l’avocat Raphaël Kempf, qui estime qu’"il y a une escalade de la répression du côté de la police". "Je trouve que cela est absolument indécent pour la mémoire des victimes d’actes de terrorisme et indécent pour comparer des opposants politiques qui font le choix d’aller manifester. Les termes ont un sens. On ne peut pas dire n’importe quoi. Les jeunes qui seraient en colère juste parce qu’ils sont jeunes, on est au degré zéro de l’analyse sociologique. On parle d’ultras radicalisés sans l’étayer par aucun élément. Et on parle de terrorisme. Il faut savoir raison garder."
"Nous sommes les hommes à abattre parce que nous les gênons"
Mais Jean-Christophe Couvy maintient son analyse. "Quand on attaque des gendarmes avec des cocktails Molotov, quand on a des témoignages de gendarmes qui disent qu’ils ont brûlé quatre fois, qu’ils ont dû éteindre les flammes sur leurs corps, quand on voit des colonnes d’assaut partir vers la bassine avec une belle organisation, des boucliers, des gens armés qui lapident des forces de l’ordre… Je suis désolé, je ne sais pas comment vous appelez ça, mais ce ne sont pas des manifestations. Ce sont des gens qui viennent en découdre, des ultras radicaux. Je fais la différence avec les autres personnes qui étaient là pour faire une manifestation pacifique. Mais quand on protège, avec des boucliers humains, des personnes très radicalisées qui veulent juste tuer du flic, moi ça me dérange."
"On représente l’Etat, on est un mur entre la ‘révolution’ et l’Etat. Et donc nous sommes les hommes à abattre parce que nous les gênons", estime ce syndicaliste policier sur les éléments les plus radicaux à l’œuvre dans certaines villes la semaine dernière et au milieu des champs ce week-end.