Salah Abdeslam transféré en France: son avocate "dénonce" une décision "politique"

Invitée de RMC ce jeudi 8 février, Me Olivia Ronen, son avocate en France, estime que "le pouvoir politique" se met "au dessus des règles" avec cette décision de transfert du terroriste Salah Abdeslam de la Belgique à la France.

Salah Abdeslam est de retour sur le sol français. Le seul survivant du commando des attentats du 13 novembre 2015, qui a été condamné à la peine maximale en France, était jusqu’à mercredi matin détenu en Belgique. Une remise temporaire le temps de mener le procès des attentats de Bruxelles.

Il a ainsi été transféré mercredi 7 février au matin à la prison de Réau en Seine-et-Marne avec des conditions de détention qui ont changé. Salah Abdeslam a été placé à l'isolement à la prison de Réau. Mais contrairement à Fleury-Merogis où il était incarcéré avant son passage en Belgique pour le procès des attentats de Bruxelles, ce n'est plus un isolement complet, il n'a plus de personnel pénitentiaire dédié.

Il est dans un quartier d'isolement, il partage une cour de promenade avec d'autres détenus même s'il n'est pas sensé les croiser. Autre changement de taille, le jihadiste ne fait plus l'objet d'une vidéo surveillance 24h/24. Ce qui avait été largement dénoncé par ses avocats.

Depuis ses condamnations, Salah Abdeslam n'a eu de cesse de demander son incarcération en Belgique avec des conditions de détention plus souples, plus proche de sa famille.

Témoin RMC : Me Olivia Ronen - 08/02

8:02

Son avocate estime que le pouvoir politique se met "au dessus des règles avec cette décision

Invitée de RMC ce jeudi 8 février, Olivia Ronen, avocate de Salah Abdeslam en France "dénonce" cette décision de retour en France.

"Il y a une vraie difficulté à ce que le pouvoir politique prenne le pas sur une décision juridique rendue par la cour d'appel de Bruxelles", estime-t-elle.

"C'est mettre à bas l'état de droit de considérer que le pouvoir politique puisse se mettre au dessus des règles", juge-t-elle, estimant que les conditions d'isolement auquel son client est soumis en France étaient constitutives d'un "traitement inhumain et dégradant".

Le 13 mars prochain la cour d'appel de Paris statuera de façon définitive sur son retour sur le sol français.

J.A. et Marion Dubreuil