Sondages de l’Elysée: "L'immunité présidentielle ne devrait pas protéger Nicolas Sarkozy", regrette Anticor

Il y aura bien un procès dans l'affaire des sondages de l'Elysée. Six personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel, a-t-on appris jeudi. Il s’agit de proches de l'ancien président Nicolas Sarkozy parmi lesquels son ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon, l'ancien secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant ou encore l'ancien conseiller de l'ombre du chef de l'Etat, Patrick Buisson.
Plusieurs millions d'euros de sondages passés sans appel d'offres
"Quand le président commande un marché public de sondages sur ses rivaux potentiels à la présidence, sur son éventuel mariage avec Carla Bruni ou sur la grossesse de Rachida Dati, il n’est pas du tout dans son rôle de président de la République", rappelle Jean-Christophe Picard, le président de l’association Anticor, qui avait fait éclaté l'affaire en déposant plainte après un rapport de la Cour des comptes en 2009.
La justice reproche aux six concernés des commandes de l'Elysée pour des sondages passés sans appel d'offres entre 2007 et 2011 pour plusieurs millions d'euros:
"On aurait aimé que Nicolas Sarkozy soit poursuivi également et on est très déçus de cette absence. L’immunité présidentielle ne devrait pas le protéger contre des dépenses qui n’ont rien à voir avec l’intérêt général", regrette Jean-Christophe Picard.