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Police-Justice

"Totalement disproportionné": un couple interpellé violemment à Marseille va saisir le défenseur des Droits

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Une banale intervention pour tapage nocturne a dérapé en fin de semaine dernière dans le quartier de la Gare Saint-Charles. L'IGPN a été saisie et l'avocat du couple témoigne sur RMC.

C'est une intervention policière banale, qui a ensuite dérapé. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la police est appelée vers 2h du matin pour un tapage nocturne dans le quartier Saint-Charles à Marseille.

Des jeunes s'amusent, d'après un témoin à courir sur les échafaudages d'un immeuble en réfection. 6 policiers de la BAC de Marseille se rendent sur place. Mais l'interpellation dérape vite sous l'oeil et la caméra d'un voisin qui filme la scène.

"C'est totalement disproportionné, démesuré"

On y voit, en pleine rue, un jeune homme encerclé par 3 policiers en civil. La discussion se tend, soudain l'un des policiers, frappe à coups de poings le jeune homme avant de le plaquer violemment contre le capot d'une voiture, sous les yeux et les cris de sa compagne, qui tente de s'interposer. Mais elle est repoussée par un policier, et violemment poussé à terre. Le couple sera ensuite interpellé, s'ensuivront 40 heures de garde à vue. Leur avocat Me Thomas Hugues s'insurge.

"C'est totalement disproportionné, démesuré. Nous avons dénoncé les faits à l'IGPN, nous allons saisir le défenseur des droits parce que nous touchons à des violences qui sont de nature policière qui méritent qu'on se penche sur la question."

"La présomption d'innocence prévaut aussi pour les force de l'ordre", rappelle un syndicat de police

Mais pour Eddy Sid, délégué SGP Unité Police-FO à Marseille, il est surtout urgent de ne pas se précipiter.

"Cette vidéo dure quatre minutes sur une interpellation qui a été beaucoup plus longue. On sort les éléments de leur contexte. Je demanderais une fois de plus de respecter la présomption d'innocence, qui prévaut aussi pour les force de l'ordre, et ça il ne faut pas l'oublier."

L’IGPN a été saisie pour le chef de "violences par personnes dépositaires de l’autorité publique ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours".

Alfred Aurenche (avec J.A.)