“Un point de deal devant une école maternelle”: à Grenoble, des élus démunis face à une "guerre des gangs intense"

Grenoble connaît actuellement une "guerre des gangs intense" autour du trafic de drogues, a dénoncé le procureur après une nouvelle fusillade qui a fait un blessé dans la nuit de mercredi à jeudi 15 août.
Un homme de 20 ans a été blessé à la main et à la cuisse par des tirs vers 2h dans le quartier Saint-Bruno, a indiqué à la presse le procureur de Grenoble Eric Vaillant, confirmant une information du Dauphiné Libéré. Ses jours ne sont pas en danger, a-t-il ajouté, précisant que la victime est connue de la justice, mais pas pour trafic de stupéfiants.
"Une guerre des gangs intense, avec des fusillades quasi quotidiennes, sévit depuis quelques semaines dans l'agglomération grenobloise", a dénoncé le procureur.
"Sur Grenoble et son agglomération, on vit une situation très tendue autour des questions du trafic de stupéfiants", confirme également Amandine Demore, maire (PCF) d'Échirolles en Isère, dans Apolline Matin sur RMC. Aucun tireur n'a pour l'heure été arrêté, a précisé Eric Vaillant, tout en assurant que l'ensemble des acteurs de la lutte contre le trafic de stupéfiants restaient mobilisés "cet été comme le reste de l'année".
Les habitants victimes de ces trafics
Lundi 12 août, quatre hommes ont été blessés, dont trois très grièvement, par une rafale de tirs sur un point de deal à Échirolles, dans la banlieue grenobloise. "Tout cela se passe sous les fenêtres des habitants, à n'importe quelle heure, le matin, la nuit. Cette fusillade, c'était vers 23h, il y avait encore des gens dehors et ça a traumatisé les riverains qui ont vécu ça sous leurs yeux", relate la maire de la ville.
Malheureusement, les enfants subissent aussi ce climat délétère. "On avait un point de deal qui s'était déplacé devant une école maternelle. Pour moi, c'était vraiment insupportable et il fallait à tout prix protéger les enfants”, poursuit Amandine Demore, qui s’inquiétait notamment d’une intervention de police.
“Il y a de la colère, de l'incompréhension aussi, car les riverains aimeraient qu'on frappe fort et aimeraient retrouver un peu de tranquillité".
La ville d’Échirolles, qui a eu droit à deux opérations places nettes, déplore toutefois un effet à court terme: “ça déstabilise le trafic de stupéfiant sur le moment puis les choses reprennent".
La maire d’Échirolles demande le retour d’une police de proximité
La maire PCF en appelle à des moyens supplémentaires, assurant avoir écrit à Gérald Darmanin qui n’a pas “daigné répondre”.
"On sent que ces points de deal sont très lucratifs et très bien organisés, on se sent démunis. On a besoin de retrouver une police de proximité, c'est impératif".
Le débat sur la police de proximité est alors, encore une fois, relancé. Dans un communiqué publié le 12 août, Fabien Roussel, avait proposé de s'inspirer de la réussite du déploiement massif de forces de l'ordre sur le territoire pendant les JO. Le secrétaire national du Parti communiste (PCF) français souhaiterait rétablir la police de proximité, supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy.
"Ça tranquilliserait certains secteurs", conclut Amandine Demore, maire (PCF) d'Echirolles (Isère), sur RMC ce vendredi 16 août.