Fabien Roussel veut relancer la police de proximité: "de vraies sources d'informations" (Les Grandes Gueules)

Dans un communiqué publié lundi 12 août 2024, Fabien Roussel a proposé de s'inspirer de la réussite du déploiement massif de forces de l'ordre sur le territoire pendant les Jeux olympiques.
Le secrétaire national du PCF souhaiterait rétablir la police de proximité supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy, évoquant le chiffre de "30.000 agents" qui pourraient être "dédiés à renforcer les moyens d’enquête, l’îlotage et le lien avec la population".
Relancer la police de proximité: bonne ou mauvaise idée ? Les Grandes Gueules ont débattu en direct sur RMC ce mardi.
Créer du lien
Patrick, major de police depuis de nombreuses années, a connu la police de proximité lorsqu'elle était en activité. "On avait environ 90 policiers qui étaient de vraies sources d'informations, qui étaient capables souvent de désamorcer les problèmes avant qu'ils n'aient lieu (...) ils étaient au courant de tout", raconte-t-il.
"Aujourd'hui, on ne fait que de l'intervention (...) les gens pensent que nous ne sommes là comme pour casser des gueules", assure-t-il. Pour le policier, il est urgent de créer à nouveau du lien avec les populations locales et avoir un vrai service de proximité.
Bruno Poncet acquiesce: "s'il y avait de la police de proximité, vous auriez plus d'informations, plus de réseautage et vous pourriez faire plus d'interventions", ajoute-t-il.
Responsabilités
Au téléphone, Vincent, originaire du Val-d'Oise, proteste: "pour moi, la police municipale ne sert à rien", répond-il. "Ils n'ont aucun pouvoir à part donner des PV, je préfère donner mon argent à la police nationale, il y aura plus d'effectifs", ajoute-t-il, formellement opposé à la police de proximité.
Sur le plateau, Antoine Diers, consultant, réagit. Il ne souhaite pas qu'on "sous-estime" les pouvoirs de la police municipale. "Ils n'ont pas encore autant de pouvoir que la police nationale, mais ils ont une capacité d'intervention très large", assure-t-il.
Pour Joelle Dago-Serry, il ne s'agit pas seulement d'une question d'effectifs, mais aussi de répartition des responsabilités. "Il faut voir le nombre de policiers qu'il faut pour gérer la paperasse et la bureaucratie française", s'insurge-t-elle, "je suis sûre que si on simplifiait tout ça, on aurait plus de policiers sur le terrain", conclut-elle.